Play-to-earn crypto : quelles sont les implications fiscales en fonction de la récompense reçue ?
La Fiscalité des utility tokens
La loi de finances pour 2019 précise que les opérations d’échanges entre actifs numériques ne donnent lieu à aucune imposition. Elles sont considérées comme neutres du point de vue fiscal.
Toutefois, dès lors que ces actifs sont convertis en monnaie fiat (monnaie ayant cours légal) ou sont utilisés pour acquérir un bien ou un service, la plus-value générée à cette occasion sera imposable.
Ainsi, lorsqu’un utilisateur cédera ses utility tokens à titre occasionnel, la plus-value imposable sera soumise à la « flat tax » de 30% (dont 12,8 % au titre de l’impôt sur le revenu et 17,2 % au titre des prélèvements sociaux), conformément à l’article 150 VH bis du Code général des impôts (CGI).
En revanche, lorsqu’il les cédera de manière habituelle, la plus-value imposable suivra le régime des bénéfices industriels et commerciaux (BIC).
La fiscalité des NFT
La fiscalité du NFT va dépendre de sa qualification juridique qui, comme nous l’avons déjà énoncé, est encore incertaine à ce jour s’agissant des personnes physiques dans le cadre d’une activité non professionnelle.
Bon à savoir : pour un développement plus important sur ce sujet, nous vous renvoyons à notre article sur la fiscalité des NFTs.
NFT et actifs numériques
Dans l’hypothèse où les NFTs seraient assimilés à des actifs numériques, l’achat ou la revente de NFTs payés au moyen de cryptomonnaies constituerait alors une opération fiscalement neutre et bénéficierait du sursis d’imposition prévu dans le cadre des échanges entre actifs numériques.
Dès lors qu’il y aurait conversion en monnaie fiat, l’imposition sur les plus-values à la flat tax de 30% viendrait s’appliquer.
NFT et biens meubles incorporels
Dans l’hypothèse où les NFTs seraient assimilés à des biens meubles incorporels, le régime fiscal des cessions de biens meubles serait applicable, conformément à l’article 150 UA du CGI.
De ce fait, la plus-value serait imposée au taux 36,2% (dont 19% au titre de l’impôt sur le revenu et 17,2% au titre des prélèvements sociaux).
Ce régime fiscal présente un certain avantage puisqu’il prévoit une exonération pour toute cession dont le montant est inférieur à 5 000 euros.
Pour les cessions supérieures à ce montant, un abattement de 5% par an est prévu à partir de deux années de détention, ce qui entraîne une exonération totale au bout de 22 années de détention.
NFT et œuvres d’art
Dans l’hypothèse où les NFTs seraient assimilés à des œuvres d’art, l’article 150 VI du CGI s’appliquerait. Ce régime prévoit une taxe forfaitaire au taux de 6,5% (dont 6% de taxe forfaitaire et 0.5% de Contribution pour le Remboursement de la Dette Sociale) du prix de vente.
Comme en matière de biens meubles incorporels, les cessions dont le montant est inférieur à 5 000 euros sont exonérées d’imposition.
Bon à savoir : contrairement aux deux autres régimes précités, l’imposition est due sur le prix de vente et non le montant de la plus-value réalisée.