Comment se faire indemniser à la suite d’une infraction pénale ?
Pendant le procès pénal
Si vous êtes victime et que vous souhaitez obtenir une indemnisation, vous devez constituer un dossier comprenant, pour chaque préjudice, l’évaluation du montant de la réparation.
Vous devez ensuite présenter au tribunal correctionnel une demande destinée à indemniser l’ensemble des préjudices que vous avez subis.
Si la culpabilité de l’auteur est reconnue, le juge pourra déterminer la somme qui sera allouée à la victime de l’infraction.
La victime disposera alors d’une créance sur la personne condamnée qui devient débiteur. Le recouvrement de la créance est un droit que la victime peut exercer.
Après le procès pénal
Si l’auteur de l’infraction a été reconnu coupable et que la condamnation est devenue définitive (à l’expiration du délai d’appel de 10 jours en matière pénale), la victime d’infraction peut débuter les démarches d’exécution forcée de la condamnation pénale. En effet, le jugement a une force exécutoire et permet à la victime d’obtenir l’exécution forcée de la condamnation, à savoir obtenir le montant accordée par le tribunal correctionnel ou la cour d’assises.
En cas de difficulté dans le recouvrement des sommes dues (notamment en cas d’insolvabilité du débiteur), il est possible de faire appel à la Commission d’Indemnisation des Victimes (CIVI) ou au Service d’Aide au Recouvrement des Victimes d’Infraction (SARVI).
Ces services peuvent directement indemniser la victime.
Devant les juridictions civiles
L’action civile étant une action en réparation du dommage personnel causé par l’infraction, la victime peut choisir d’agir en responsabilité civile devant le juge pénal ou bien devant le juge civil. Elle dispose donc d’une option, sous réserve que les faits en cause soient bien constitutifs d’une faute civile.
La voie civile présente l’avantage d’être moins lourde. En effet, si la victime a déposé abusivement une plainte, l’amende civile qu’elle risque est moins forte.
Néanmoins, il convient de garder à l’esprit le célèbre adage selon lequel « le criminel tient le civil en l’état ».
Cette adage signifie que si la victime a décidé d’aller devant le juge civil, celui-ci doit suspendre son jugement (on appelle cela le fait de « sursoir à statuer ») et attendre, avant de se prononcer sur l’indemnisation, que le juge pénal se soit prononcé sur la culpabilité du prévenu ou de la personne mise en cause.
Autrement dit, le juge civil doit attendre que la juridiction pénale se prononce sur la condamnation de l’auteur de l’infraction avant d’allouer une indemnisation à la victime.