La tokenisation de l’immobilier est-elle possible sous la forme de NFT ?
Lorsque nous parlons de tokenisation de l’immobilier, de quel type d’immobilier parlons-nous exactement ?
Nous distinguerons ici l’immobilier physique et de l’immobilier virtuel.
NFT et immobilier physique
L’utilisation des NFT ne se limite plus seulement à l’art numérique, mais peut servir de certificat de propriété en matière mobilière et immobilière.
Pour mémoire, le NFT est un jeton non fongible représentant un actif tant physique que numérique inscrit sur une blockchain et ayant pour objet de certifier l’authenticité de cet actif, sa non-interchangeabilité et la propriété de cet actif sur une blockchain. Chaque NFT est ainsi unique car l’actif sous-jacent l’est également, ce qui rend le NFT non fongible, authentique et indivisible.
En matière immobilière, les NFT permettent de représenter sur une blockchain la propriété unique d’un bien immobilier ou d’une fraction (ou quote-part) de celle-ci, via un certificat de propriété.
Autrement dit, le NFT immobilier permet de représenter :
- soit l’entièreté de la propriété du bien immobilier ;
- soit la quote part de la propriété d’un actif immobilier par le biais de l’émission de titres de propriété (en émettant des unités de l’actif immobilier représenté). Ceci s’apparente au concept de la titrisation en matière financière.
Comme pour les tokens immobiliers, les NFT doivent être créés. Dans le cadre des NFT on parlera alors de « mint » (procédure de création d’un NFT sur une blockchain), toujours associé à un smart contract pour prévoir les conditions du token, les règles relatives au transfert des droits attachés à la propriété (droits de vote, etc.), des règles relatives à la distribution des revenus fonciers en cas de location du bien, ainsi que des règles relatives aux conditions de cession de la propriété.
NFT et immobilier virtuel
L’utilité des NFT ne se limite pas au marché de l’immobilier physique. En effet, les NFT permettent également d’acquérir des parcelles de terrains virtuels dans les métavers (aujourd’hui constitués des différents jeux en Play-to-Earn, comme The Sandbox, Axie infinity, Decentraland, Victoria VR, etc.).
L’achat d’un terrain virtuel peut avoir pour but d’y implanter :
- une entreprise virtuelle ;
- un immeuble virtuel ;
- une maison virtuelle ;
- un commerce virtuel ;
- une galerie d’art virtuelle ;
- etc.
Dans ce contexte, un investisseur peut acquérir, dans un métavers, un terrain virtuel pour y développer une activité commerciale ou recourir à un investissement immobilier. Tout comme les tokens immobiliers et les NFT immobiliers physiques (associés à un bien immobilier physique réel dans le monde réel), les NFT immobiliers virtuels peuvent garantir la propriété d’un bien immobilier qui pourra être loué et générer des revenus locatifs.
L’utilisation de smart contract permet alors d’automatiser le transfert des droits de propriété et la distribution des revenus fonciers.
Il est important de préciser que les parcelles de terrain que les investisseurs s’arrachent dans les métavers ne sont pas considérées, juridiquement, comme des actifs immobiliers réels, mais comme des NFT (dont la qualification juridique est, pour l’heure, incertaine).