Qui peut faire l’objet d’une mise en examen ?
La mise en examen n’est pas réservée qu’aux personnes majeures. La mise en examen d’un mineur est également possible.
Toutefois, le juge d’instruction ne peut mettre en examen une personne que s’il existe des indices graves et concordants laissant présumer qu’elle est l’auteur d’une infraction (Article 80-1 du Code de procédure pénale).
Par exemple, en mars 2018, Nicolas Sarkozy a été mis en examen dans la mesure où plusieurs documents libyens accréditaient un financement illégal. Ces derniers permettaient de déduire des indices graves et concordants de la commission de diverses infractions telles que de la corruption passive, du financement illégal de campagne électorale ou encore du recel de fonds publics libyens.
Bon à savoir : vous pouvez contester l’existence de ces indices graves et concordants dans une requête en nullité visant votre mise en examen.
L’existence de ces indices graves et concordants est primordiale au sens où elle peut différencier votre régime de celui du témoin assisté.
La plus grande différence entre ces deux statuts se situe au niveau des obligations imposées. En effet, le témoin assisté, dans le cadre d’une audition libre par exemple, est libre de quitter les lieux à tout moment.
À l’inverse du témoin assisté qui ne peut se voir imposer ni une mesure de contrôle judiciaire, ni une assignation à résidence, ou encore une détention provisoire, le mis en examen peut être soumis à une de ces mesures.
Il est donc important de vérifier s’il est bien possible de justifier votre mise en examen par des indices graves et concordants permettant de laisser penser que vous avez commis une infraction. Si tel n’est pas le cas, vous pouvez contester la décision de mise en examen.
Il appartiendra alors aux seules juridictions d’instruction d’apprécier l’absence d’indices graves ou concordants pouvant justifier une mise en examen, le choix entre le statut de témoin assisté et celui de mis en examen, ainsi que la détermination du moment de la mise en examen.