Quels sont les critères de la dénonciation calomnieuse ?
La révélation
L’infraction de dénonciation calomnieuse dans le Code pénal suppose une révélation. L’agent doit avoir porté un fait à la connaissance d’autrui.
Toutefois, la forme prise par cette révélation est indifférente. L’article 226-10 du CP indique clairement que la dénonciation peut être effectuée par tout moyen : écrit ou bien oral.
Les destinataires de la révélation
La dénonciation calomnieuse doit avoir été adressée à certaines personnes. L’article 226-10 CP énumère 3 catégories de personnes auprès desquelles une dénonciation calomnieuse devient punissable :
- soit à un officier de justice ou de police administrative ou judiciaire ;
- soit à une autorité ayant le pouvoir d’y donner suite ou de saisir l’autorité compétente ;
- soit aux supérieurs hiérarchiques ou à l’employeur de la personne dénoncée (dès lors, le Code pénal reconnaît la dénonciation calomnieuse au travail).
Par conséquent, si vous dénoncez un fait répréhensible que vous savez faux à un journaliste par exemple, vous ne pourrez être déclaré coupable de dénonciation calomnieuse. En effet, ce dernier ne fait pas partie des 3 catégories énumérées.
Les circonstances de la révélation
La dénonciation calomnieuse doit avoir été faite à l’initiative de l’agent, elle doit avoir été spontanée.
Cette exigence de spontanéité signifie que le délit de dénonciation calomnieuse ne peut être constitué dans les hypothèses où l’auteur, qui était tenu de dénoncer les faits, était autorisé à le faire.
Dans ce contexte, ne constitue pas une dénonciation calomnieuse la transmission d’un rapport d’un policier mettant en cause des gendarmes, dès lors que ce policier était tenu de rendre compte des infractions qu’il avait constaté à son supérieur hiérarchique.
La fausseté d’un fait imputé à autrui
La dénonciation calomnieuse et abusive nécessite que l’agent ait imputé à autrui un fait inexact et punissable.
L’intention de l’agent
La dénonciation calomnieuse est une infraction intentionnelle, signifiant qu’il faut prouver que le dénonciateur avait conscience au moment de la dénonciation que les faits exprimés étaient totalement ou partiellement faux, exposant autrui à un risque injustifié de sanction.
De plus, cela suppose également d’établir que l’agent a parfaitement conscience de s’exprimer en présence d’une autorité pouvant donner suite à cette dénonciation.
Si tous ces éléments sont réunis, l’infraction de dénonciation calomnieuse est constituée.