Quelles sont les peines encourues dans le cadre d’une condamnation pénale ?
Il existe 3 catégories de peines distinctes pouvant être prononcées dans le cadre d’une condamnation pénale :
Les peines principales
Dans la catégorie des peines principales, on retrouve deux types de peines :
Les peines de référence
Ces peines sont celles qui sont prévues par le texte d’incrimination.
Par exemple, la peine de référence pour le meurtre est 30 ans de réclusion criminelle (Article 221-1 du Code pénal).
Les peines de référence confèrent à l’infraction sa nature de contravention, délit ou crime.
La peine de référence contraventionnelle |
Les peines de référence correctionnelle |
La peine de référence criminelle |
Amende de police qui est au plus de 1500 euros |
– Emprisonnement de 2 mois à 10 ans ;
– Amende correctionnelle de 3750 euros au moins (sans maximum). |
Détention ou rétention criminelle de 10 ans au moins |
Les peines alternatives
Une peine principale alternative est une peine qui a vocation à remplacer l’emprisonnement ou l’amende qui sont, elles, des peines principales de référence.
Par exemple, en matière correctionnelle, l’article 131-3 du Code pénal expose plusieurs peines alternatives à l’emprisonnement:
- la probation ;
- La détention à domicile sous surveillance électronique ;
- Le travail d’intérêt général ;
- L’amende ;
- Le jour-amende ;
- Les peines de stage ;
- Les peines privatives ou restrictives de droits de l’article 131-6 CP ;
- La sanction-réparation.
Les peines complémentaires
Elles sont destinées à être prononcées en plus de la peine principale. Il s’agit d’une peine secondaire prononcée dans une idée d’adaptation à la situation de la personne condamnée et aux faits infractionnels.
Pour les personnes physiques
Pour les contraventions
(Articles 131-16 et 131-17 CP) |
Pour les crimes et les délits
(Article 131-10 CP) |
- La suspension, pour une durée de trois ans au plus, du permis de conduire ;
- La confiscation d’un objet ;
- L’interdiction de conduire certains véhicules terrestres à moteur ;
- Les peines de stage prévues à l’article 131-5-1 ;
- La confiscation d’un animal ;
- L’interdiction, pour une durée de 3 ans au plus, d’émettre des chèques ;
- Le travail d’intérêt général pour une durée de vingt à cent vingt heures.
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- L’interdiction, la déchéance, l’incapacité ou le retrait d’un droit ,
- L’injonction de soins ou l’obligation de faire ;
- L’immobilisation ou la confiscation d’un objet ;
- La confiscation d’un animal ;
- La fermeture d’un établissement ;
- L’affichage de la décision prononcée ou diffusion de celle-ci soit par la presse écrite, soit par tout moyen de communication au public par voie électronique.
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Pour les personnes morales
Les peines complémentaires sont les suivantes :
- La confiscation de la chose qui a servi ou était destinée à commettre l’infraction ou de la chose qui en est le produit ;
- La confiscation de l’animal ayant été utilisé pour commettre l’infraction ou à l’encontre duquel l’infraction a été commise ;
- L’interdiction, pour une durée de trois ans au plus, de détenir un animal ;
- L’interdiction, pour une durée de trois ans au plus, d’émettre des chèques autres que ceux qui permettent le retrait de fonds par le tireur auprès du tiré ou ceux qui sont certifiés.
Les peines accessoires
Les peines accessoires sont celles attachées automatiquement à certaines peines principales. Elles devraient suivre la peine principale même si le juge ne les a pas expressément énoncé.
Toutefois, depuis le nouveau Code pénal, il a été prévu par l’article 132-17 qu’aucune peine ne peut être appliquée si la juridiction ne l’a expressément prononcée.
Dès lors, on pourrait penser que les peines accessoires sont finies en droit français, mais il en reste quelques-unes :
Les peines accessoires décidées par le juge
Elles s’imposent normalement au juge. Toutefois, s’il ne souhaite pas les prononcer, il doit le signifier par une décision contraire, spécialement motivée.
Par exemple, en cas de violence habituelle commise sur un mineur de 15 ans par un ascendant, le suivi socio-judiciaire doit normalement être prononcé. Mais le juge peut le refuser par décision motivée.
Les peines accessoires ne pouvant être écartées par le juge
Elles s’imposent de manière obligatoire au juge
Un exemple de peines accessoires obligatoires est la confiscation obligatoire pour les objets qualifiés de dangereux ou nuisibles par la loi ou le règlement, ou dont la détention est illicite.