Qu’est-ce qu’un contrat d’association sportive ?
L’association sportive : définition
L’association sportive est d’abord une structure qui facilite la pratique d’un sport à une personne qui, seule, ne pourrait y accéder (parce qu’il ne pourrait payer le matériel, parce qu’il n’a pas les relations pour rassembler une équipe, etc.). L’association sportive est aussi définie comme un contrat de droit privé conclu entre différentes personnes, sportives ou non. Par le biais de ce contrat, elles mettent en commun leurs ressources, leurs connaissances ou leur activité en vue de pratiquer un sport dans de bonnes conditions.
Ce contrat est matérialisé par les statuts de l’association, dont le modèle est donné en France par la loi du 1er juillet 1901.
Bon à savoir : l’objet du contrat d’association, appelé « objet statutaire » car il est inscrit dans les statuts, a en France un code noté « APE » (Activité Principale Exercée [par l’association]) qui permet de classer les associations. Le code APE d’une association sportive (9312Z), est donné par l’INSEE à l’immatriculation à des fins sociales, fiscales, et financières.
Conçue comme un groupe ou comme un contrat, l’association sportive est enfin définie, et essentiellement distinguée de la société sportive, par son but non lucratif. Les sociétaires s’unissent pour pratiquer plus facilement un sport ou permettre de le pratiquer, mais jamais pour s’enrichir personnellement dans cette pratique.
Attention : c’est pour cette raison que l’association à but non lucratif est exonérée de la plupart des taxes dont s’acquittent les sociétés (TVA, IR, CET, etc. ).
Qu’est-ce qu’une association « reconnue d’utilité publique » ?
Il est parfois ajouté à certaines associations sportives qu’elles sont « reconnues d’utilité publique ». Cette mention signifie que l’objet du contrat d’association sportive a été apprécié par les pouvoirs publics comme utile à l’intérêt général, notamment parce qu’il éduque la jeunesse et promeut l’activité physique.
Dans ce contexte, l’association peut recevoir un agrément du ministère, dans des conditions fixées par décret en Conseil d’État.
La plupart des associations en disposent puisque en vérité dès lors qu’elles sont affiliées à une fédération sportive délégataire, le Code du Sport leur reconnaît l’agrément. Si ce n’est pas le cas, n’hésitez pas à le demander à l’administration.
Existence juridique de l’association sportive
L’association naît donc de la rencontre des volontés de ses futurs membres. La création de l’association sportive est soumise à diverses conditions de fond (consentement des sociétaires, définition d’un objet statutaire licite et sérieux), de forme (déclarations en préfecture, insertion au JO), et d’affiliation à une fédération sportive.
Bon à savoir : une fédération sportive est une association d’associations sportives : c’est une association dont l’objet est de réunir des associations de moindre taille.
La non-conformité à l’une de ces conditions légales, le vice du consentement d’un des sociétaires ou son incapacité, la définition d’un objet illicite à l’association, sont autant de causes de sa nullité. En revanche, l’association dûment créée dans le respect des conditions de forme et de fond est dotée de la personnalité juridique. Aux yeux de la loi, c’est une personne qui peut avoir des droits et des devoirs, c’est-à-dire une existence juridique.
Cette personnalité s’éteint, et l’association sportive disparaît lorsqu’elle est dissoute. Une telle dissolution peut résulter :
- Du droit français : une fois l’objet atteint (hypothèse rare dans le cas d’une association sportive), ou s’il s’avère impossible à réaliser, la dissolution est acquise ;
Bon à savoir : il se peut que l’objet social de l’association soit par la suite transféré en partie à une société sportive. Dans ce cas, l’association n’est pas dissoute, elle se trouve un autre objet souvent très proche du premier.
- De la volonté de ses membres : par décision à l’unanimité de l’assemblée générale, ou par mise en œuvre d’une clause statutaire de dissolution ;
- D’une décision du juge : si une des causes de nullité énoncées ci-dessus advient, ou si une mésentente des membres paralyse l’activité de l’association.
Quel droit applicable à l’association sportive pendant son existence juridique ?
Nous l’avons expliqué, l’association sportive devient en principe une personne juridique qui a des droits et des devoirs. Mais quels textes fixent ces droits et ces devoirs ?
D’abord, les statuts d’association sportive et culturelle qui l’ont formée, donc par référence, la loi du 1er juillet 1901. Cette loi s’applique à toutes les associations.
De même, puisqu’elle est un contrat de droit privé, toute association est soumise au droit commun des contrats. Outre ces textes qui constituent ce qui est appelé le « droit commun des associations », l’association sportive est également soumise à des règles spéciales du droit du sport :
- aux statuts et règlements de la fédération sportive à laquelle elle est affiliée. La soumission au « droit fédéral » est une dimension de l’affiliation ;
- aux dispositions légales contenues au Chapitre I du Titre II du Code du Sport.