Quels paris sportifs sont autorisés en France ?
Qui organise les paris en France ?
Les paris “en dur”
Les paris sportifs “en dur” désignent les offres de paris proposées dans les réseaux de vente physique de la Française des Jeux (FDJ) et du Pari Mutuel Urbain (PMU).
Pour mieux contrôler l’interdiction de recourir aux paris, l’État a en effet décidé d’octroyer à un nombre restreint d’opérateurs un monopole légal à l’organisation des jeux.
Le PMU est le plus ancien, créé dans les années 1930 par extension de la Société de Courses. Il a le monopole de l’organisation des paris hippiques, spécialement interdite par la loi du 2 juin 1891.
L’organisation de tous les autres paris sportifs, interdite par la loi du 21 mai 1836, est attribuée à la FDJ par la loi du 29 décembre 1984. C’est une société anonyme détenue à 72% par l’État.
Quels risques en cas de violation du monopole sur les paris en dur ?
L’encadrement des paris sportifs a toujours été un enjeu d’ordre public pour le législateur.
Violer ce monopole constitue une infraction pénale punie de 3 ans d’emprisonnement et de 90 000 € d’amende. La peine est portée à 200 000 € si l’organisation est réalisée en bande organisée.
Les paris en ligne
Avant 2010, ce monopole s’étendait également aux paris sportifs en ligne.
Toutefois, en 2007, la Commission européenne, avec l’appui de la Cour de justice de l’UE, a obtenu de l’État français qu’il change sa réglementation en la matière.
L’État français a alors adopté une toute autre politique s’agissant des paris sportifs en ligne.
La loi du 12 mai 2010 ouvre en France l’activité à des opérateurs privés agréés par l’Agence Nationale des Jeux (ANJ).
Tout opérateur agréé peut donc organiser des paris sportifs en ligne depuis 2010.
Quels paris sont organisés ?
S’agissant des paris “en dur”, seuls sont autorisés en France les paris organisés par la FDJ ou le PMU. Leur activité est directement contrôlée par le ministère de l’Économie et des Finances.
S’agissant des paris en ligne, c’est la loi du 12 mai 2010 qui organise le contrôle des jeux proposés.
D’une part, cette loi interdit expressément certaines pratiques, comme la bourse aux paris, ou les paris à fourchette. La loi ne se prononce pas sur l’objet du pari, mais sur son organisation.
D’autre part, elle délègue à l’Autorité Nationale des Jeux le rôle d’établir une liste de paris sportifs autorisés. C’est donc l’ANJ qui détermine l’objet des paris sportifs en France.
L’ANJ rend régulièrement des décisions dans lesquelles elle autorise ou interdit les paris sur certains évènements sportifs, ou sur certains résultats de jeu.
Bon à savoir : ces décisions sont consultables librement sur le site de l’ANJ.
Dans ces décisions, l’ANJ prend en compte :
- La qualité de l’organisateur de la compétition : les compétitions organisées par un club associatif ne sauraient être les supports de paris sportifs ;
- La publicité des résultats de la compétition : ce sont les résultats tels qu’ils sont officiellement annoncés par l’organisateur de la compétition qui ferment le pari sportif ;
- L’âge des participants à la compétition : les paris sportifs sur les compétitions de mineurs sont rigoureusement interdits ;
- La notoriété et l’enjeu de la compétition : les paris sur les matchs amicaux entre équipes mineures dans les classements fédéraux sont interdits.
Les paris autorisés en ligne dépendent donc des décisions de l’ANJ dont il convient de suivre l’activité. À ce titre, il est courant que l’ANJ, sans se contredire, organise des dérogations à ses décisions passées dans de nouvelles décisions.
Quels risques en cas d’organisation d’un pari interdit en France ?
L’organisation d’un pari interdit en France constitue une infraction comparable à la violation du monopole de la FDJ et du PMU.
Autrement dit, la violation, de quelque manière que ce soit, de l’interdiction d’organiser des jeux d’argent en France, est punie de 90 000 € d’amende et de 3 ans d’emprisonnement.
À ces sanctions s’ajoutent celles spécialement prévues dans la loi du 12 juillet 2010 en cas de méconnaissance des décisions de l’ANJ.
Cette dernière est compétente pour prononcer des sanctions parfois très lourdes (retrait de l’agrément, amendes) à l’encontre des organisateurs de paris en ligne. Enfin, si l’infraction est caractérisée, s’ajoutent les peines prévues pour blanchiment du produit des jeux illégaux.