Quelle est la différence entre la conduite en état d’ivresse manifeste et conduite sous l’empire d’un état alcoolique ?
Ces deux infractions posent toutes les deux des sanctions s’agissant de l’alcool au volant. Toutefois, elles le répriment de façon différente.
La conduite en état d’ivresse manifeste
La conduite en état d’ivresse manifeste est une infraction réprimée par l’article L.234-1 du Code de la route. La particularité de ce délit est qu’il est constitué alors même que vous n’avez fait l’objet d’aucun contrôle de votre alcoolémie.
Autrement dit, l’état d’ivresse manifeste peut être caractérisé alors que vous n’avez fait l’objet d’aucune mesure de votre taux d’alcool par les policiers ou les gendarmes.
Le policier ou le gendarme constate simplement que vous êtes en état d’ivresse manifeste lorsque vous présentez des signes extérieurs et des troubles du comportement qui caractérisent une forte imprégnation alcoolique, tels que des paroles incohérentes ou encore des odeurs d’alcool.
L’état d’ivresse manifeste n’est donc mesuré par aucun instrument (éthylotest ou éthylomètre) et ne se base que sur les seules constatations du policier ou du gendarme, dont la parole fait foi car il est assermenté.
L’attitude du conducteur est généralement décrite dans le procès-verbal d’infraction ou sur une fiche d’examen de comportement appelée « fiche A ».
Les peines encourues en cas de conduite en état d’ivresse manifeste
Les peines principales sont :
- 2 ans d’emprisonnement ;
- 4 500 € d’amende ;
- Immobilisation du véhicule ;
- Retrait de 6 points sur le permis de conduire.
Les peines complémentaires possibles sont :
- suspension du permis de conduire pour une durée pouvant aller jusqu’à 3 ans au plus ;
- annulation du permis de conduire avec interdiction de solliciter la délivrance d’un nouveau permis pendant une durée pouvant aller jusqu’à 3 ans au plus ;
- travail d’intérêt général (TIG) ;
- jours-amende (peine d’emprisonnement convertie en amende. Chaque jour non passé en prison doit être payé par exemple 10€ ou 20€ par jour sur 3 mois) ;
- interdiction de conduire certains véhicules, même ceux pour la conduite desquels le permis de conduire n’est pas exigé, pour une durée de 5 ans au plus ;
- obligation d’accomplir un stage de sensibilisation à la sécurité routière.
La conduite sous l’empire d’un état alcoolique
La conduite sous l’empire d’un état alcoolique constitue une contravention ou un délit selon la concentration d’alcool dans le sang ou l’air expiré. Cette infraction est caractérisée dès lors que vous avez dépassé la limite autorisée d’alcool dans le sang.
– Pour l’alcoolémie contraventionnelle :
La conduite sous l’empire d’un état alcoolique est une contravention de 4ème classe lorsque votre taux d’alcool est compris entre :
- 0,25 et 0,39 milligramme par litre d’air expiré, ou ;
- 0,50 et 0,79 gramme par litre de sang.
– Pour l’alcoolémie délictuelle :
La conduite sous l’empire d’un état alcoolique est un délit lorsque votre taux d’alcool est égal ou supérieur à :
- 0,40 milligramme par litre d’air expiré ou, ;
- 0,80 gramme par litre de sang.
À la différence avec la conduite en état d’ivresse manifeste, le policier ou le gendarme doit ici rapporter la preuve de ces infractions en vous soumettant à une mesure de votre taux d’alcool au volant.
La procédure de dépistage pour caractériser la conduite sous l’empire d’un état alcoolique
Que ce soit en matière d’alcool au volant mais également en matière de conduite sous stupéfiant, le dépistage pratiqué par les forces de police et de gendarmerie peut être obligatoire ou aléatoire.
- Le dépistage obligatoire en cas d’accident
- Le dépistage obligatoire en cas des infractions suivantes :
- Conduite sous l’emprise d’un état alcoolique constatée par un appareil homologué ou une analyse sanguine ;
- Refus de se soumettre aux vérifications concernant l’état d’alcoolémie ;
- Conduite sous l’emprise de stupéfiants constatée par un test salivaire ou des examens médicaux, cliniques et biologiques ;
- Refus de se soumettre aux vérifications concernant l’usage de stupéfiants ;
- Dépassement de 40 km/h ou plus de la vitesse maximale autorisée, établi au moyen d’un appareil homologué avec interception du véhicule.
- Le dépistage possible hors cas d’accident ou des infractions précitées
La procédure de vérification du taux d’alcool
Si le dépistage par éthylotest est positif, une vérification du taux d’alcool précis est faite. La vérification peut également être ordonnée si vous refusez le dépistage ou si vous êtes en état d’ivresse manifeste.
– Comment ?
La vérification est pratiquée :
- Soit par prise de sang et examens médicaux ;
- Soit au moyen d’un éthylomètre.
– Que risque-t-on en cas de refus ?
Le fait de refuser de se soumettre au test de dépistage est puni de 2 ans de prison et de 4 500 € d’amende.
A cela peut également s’ajouter les peines complémentaires suivantes.
Les sanctions en cas de conduite sous l’empire d’un état alcoolique
Les sanctions en cas de conduite sous l’empire d’un état alcoolique sont différentes en fonction du taux d’alcool indiqué ci-dessus.
– Pour l’alcoolémie contraventionnelle:
- Perte de 6 points sur votre permis ;
- Une amende (135 € pour une amende forfaitaire, 90 € pour une amende minorée et 375 € pour une amende majorée).
– Pour l’alcoolémie délictuelle :
Les peines principales sont :
- 2 ans d’emprisonnement ;
- 4 500 € d’amende ;
- retrait de 6 points de votre permis).
Les peines complémentaires sont les mêmes qu’en cas de conduite en état d’ivresse manifeste.