A quoi correspond l’infraction de faux ?
Qu’est-ce qu’un faux ?
En tant qu’infractions pénales, le faux et l’usage de faux ont plusieurs éléments constitutifs.
Tout d’abord, le faux est un délit sanctionné dans le Code pénal.
En effet, l’article 441-1 du Code pénal (CP) dispose qu’un faux correspond à toute altération frauduleuse de la vérité, de nature à causer un préjudice et accomplie par quelque moyen que ce soit (écrit ou tout autre support d’expression de la pensée), qui a pour objet ou qui peut avoir pour effet d’établir la preuve d’un droit ou d’un fait ayant des conséquences juridiques.
Toutefois, la falsification de n’importe quel écrit ou tout autre support d’expression de la pensée ne permet pas de caractériser un faux.
En effet, seule est prise en compte l’altération de la vérité dans un document qui est susceptible de produire des conséquences juridiques.
Dès lors, la falsification doit porter sur un document valant titre.
Les documents valant titres
L’article précise bien que ce document valant titre peut être fixé sur tout support d’expression de la pensée.
Exemple: support informatique, bande magnétique, image, sons, données, etc.
Pour valoir titre, ce document doit remplir une fonction particulière. Il doit avoir pour objet ou pour effet d’établir la preuve d’un droit ou d’un fait ayant des conséquences juridiques. Cela peut découler :
- soit du contenu même du document ;
Exemple: faux et usage de faux s’agissant d’un faux bulletin de salaire.
- soit de l’usage qui est fait de ce document.
Exemple : faux et usage de faux s’agissant d’une signature contrefaite dans un contrat.
Les comportements liés aux faux titres
Il existe une infraction principale consistant en l’établissement d’un faux titre et des infractions conséquentes qui consistent en la détention et l’usage de ce faux titre, d’où l’infraction de “faux et usage de faux” dans le Code pénal.
L’établissement d’un faux titre
Cette première infraction se consomme par l’altération préjudiciable de la vérité faite dans un document valant titre avec la volonté de tromper.
Elle est soumise à une répression variable en fonction de la nature du document falsifié et de la qualité de son auteur.
Cette altération de la vérité peut être réalisée par quelque moyen que ce soit.
Exemple : un expert automobile atteste qu’un véhicule, réparé après un accident, est en mesure de circuler alors qu’il ne l’a pas vérifié.
L’article 441-1 du CP requiert un préjudice, distinguant ainsi deux catégories de faux et usage de faux en écriture:
- faux en écriture privée ;
- faux en écriture publique.