Qu’implique juridiquement le statut de sportif amateur ?
Le sportif amateur peut-il être rémunéré par son club ?
La rémunération n’implique pas, juridiquement, la qualité de professionnel. Toutefois, comme indiqué ci-dessus, si la rémunération devient déterminante dans votre niveau de vie, l’activité liée pourrait être considérée comme professionnelle par un juge.
Pourvu qu’il ne dépasse pas un certain seuil, le club, qu’il soit une association ou une société sportive, peut rémunérer un sportif amateur :
- Il peut lui verser des défraiements (sur ses déplacements notamment) : le joueur amateur est lié à son club par une convention de défraiement ;
Bon à savoir : les défraiements dans l’affaire du joueur de rugby atteignaient 18 000 € par an. Pour éviter une requalification en contrat de travail, le club doit produire des justificatifs de dépenses et se référer aux barèmes habituels.
- Il peut lui verser des indemnités contractuelles plafonnées : le joueur amateur est lié à son club par un contrat de volontariat associatif ;
- Il peut lui verser un salaire : le joueur amateur est lié à son club par un contrat de travail de sportif amateur (l’amateur sera considéré comme “professionnel” par le droit étatique).
Bon à savoir : dans le respect de la durée maximale de travail et du temps partiel, une même personne peut cumuler un emploi extra-sportif et un contrat de travail de sportif amateur. Le Code du travail oblige, en outre, l’entreprise extra-sportive qui l’emploie, dans la limite de ses capacités, à aménager les horaires de travail du sportif amateur pour lui permettre de pratiquer son activité.
Le seuil hypothétique de rémunération n’interdit pas strictement de verser un certain montant au sportif amateur. Son dépassement entraîne simplement la qualification de « professionnelle » de l’activité du sportif par le droit étatique.
Quel est le régime de protection sociale du sportif amateur ?
Un principe d’ordre public de certaines dispositions du droit social est que celui qui effectue une activité travaillée rémunérée doit bénéficier d’un régime de protection sociale.
Dès lors qu’il est salarié, le sportif amateur bénéficie ainsi du régime général de la Sécurité Sociale. S’il est indépendant (ce qui est notamment le cas de certains entraîneurs et éducateurs, mais encore des moniteurs de ski), il bénéficie du régime des indépendants.
Comme tout salarié ou tout indépendant, le sportif amateur peut également bénéficier d’une protection complémentaire. Les sportifs amateurs salariés sont plus avantagés que les indépendants en la matière, puisque les conventions collectives se chargent aujourd’hui de la construction de ces régimes.
Bon à savoir : les signataires de la CCNS ont convenu, en 2015, d’un régime complémentaire entier de frais de santé.
L’amateur peut aussi être rémunéré par de simples défraiements et indemnités. Il peut encore ne pas être du tout rémunéré par son club : c’est le cas de la plupart des sportifs amateurs. Dans ce contexte, le sportif n’est pas assujetti à un régime de sécurité sociale. Ce sont les assurances du sportif, du club, et surtout de la fédération qui prennent en charge la protection des risques liés à l’activité sportive amateur.
Bon à savoir : la cotisation à la licence de la fédération ouvre droit, pour le licencié, à une assurance contre les dommages causés par un autre licencié.
À quelles compétitions le sportif amateur peut-il participer ?
Ce sont les règlements fédéraux et les conventions collectives qui fixent les règles de participation aux compétitions.
D’une part, tout sportif licencié d’une fédération peut participer aux compétitions qu’elle organise. Un sportif amateur peut donc toujours participer aux compétitions fédérales.
D’autre part, les sportifs amateurs sont autorisés à participer aux compétitions « amateur » et les sportifs professionnels aux compétitions « professionnelles », et ce, à l’échelle nationale comme internationale.
Enfin, particularité historique, le principe de l’amateurisme préside à la participation aux Jeux Olympiques. Les joueurs professionnels, dans leur dimension financière, sont réputés en être exclus.