Comment exécuter un accord de conciliation ?
Constat d’accord de conciliation
Lorsque la négociation aboutit, les parties peuvent demander par requête conjointe au président du tribunal de constater leur accord.
Celui-ci statuera au regard d’une déclaration certifiée du débiteur attestant qu’il ne se trouvait pas en état de cessation des paiements lors de la conclusion de l’accord ou que ce dernier y met fin.
L’accord obtiendra alors force exécutoire.
Pendant son exécution, l’accord interdit toute action en justice et toute poursuite individuelle tendant à obtenir le paiement des créances incluses dans l’accord. Autrement dit, les créanciers l’ayant signé ne peuvent poursuivre le débiteur afin de recouvrer leurs créances.
À l’inverse, l’interdiction des poursuites ne concerne pas les créanciers non-signataires de l’accord.
Lorsqu’il est constaté, l’accord ne fait l’objet d’aucune publicité et demeure confidentiel. Seules les parties signataires en ont connaissance.
Jugement d’homologation
Pour donner une plus grande efficacité à l’accord, le débiteur peut demander son homologation au tribunal si les conditions suivantes sont réunies :
- Le débiteur n’est pas en cessation des paiements ;
- L’accord est de nature à assurer la pérennité de l’entreprise ;
- L’accord ne doit pas léser les intérêts des créanciers non-signataires.
L’homologation de l’accord produit des effets plus importants que ceux du simple constat. En effet, outre l’interdiction de toute poursuite en justice ou procédures d’exécution de la part des signataires concernant les créances visées par l’accord, elle entraîne également :
- La levée de l’interdiction d’émettre des chèques pour le cas où elle existait avant la conciliation ;
- Et confère un privilège aux créanciers en cas d’ouverture d’une procédure collective ultérieure.
Une information relative à l’existence de la procédure d’homologation est publiée au Bodacc, qui perd donc son caractère confidentiel. Le contenu de l’accord demeure toutefois confidentiel.
Inexécution et fin de l’accord
Dans l’hypothèse où des engagements résultant de l’accord ne seraient pas respectés, le tribunal peut prononcer la résolution de celui-ci, et éventuellement, la déchéance des délais de paiement accordés.
L’ouverture d’une procédure collective postérieurement au constat ou à l’homologation de l’accord y met également fin de plein droit. Les créanciers recouvrent alors l’intégralité de leurs créances et sûretés, déduction faite des sommes perçues.