Quel est le point de départ de la prescription pénale ?
En général, pour les infractions instantanées (comme un vol), le point de départ de la prescription pénale est la commission de l’infraction. À partir de la commission des faits, le délai de la prescription pénale débute. Attention : ce n’est pas le cas pour toutes les infractions.
Dans le cas des infractions d’habitude, qui sont répétées plusieurs fois, il y a un changement pour la prescription pénale. Le point de départ est alors la dernière répétition de cette infraction.
Par exemple : le harcèlement est une infraction qui nécessite une répétition. Ainsi, le délai de la prescription débute au dernier harcèlement commis.
Concernant les infractions continues, celles qui durent dans un laps de temps prolongé et déterminé (contrairement à une infraction instantanée) : le point de départ du délai de la prescription pénale correspond à l’arrêt de cette infraction.
Par exemple : un kidnapping ou un port illégal d’arme. Le délai de la prescription est enclenché au moment où la personne est libérée, ou au moment où l’arme n’est plus en possession de l’auteur des faits.
Le point de départ est donc essentiel. Par exemple, dans le cas d’une infraction de travail dissimulé, la prescription pénale sera atteinte 6 ans après le jour où l’infraction aura cessé.
Pour d’autres infractions, dites occultes et dissimulées, le point de départ de la prescription est reporté au jour où l’infraction peut être constatée.
- Une infraction occulte ne peut pas être découverte, ni par la victime, ni par la justice (comme un abus de confiance).
- Une infraction dissimulée ne peut pas être découverte en raison de manœuvres de l’auteur des faits.
Depuis la loi du 27 février 2017, ce report du point de départ pour les infractions occultes et dissimulées est prévu à l’article 9-1 du Code pénal. Ce nouvel article prévoit également un seuil maximum du délai de prescription, celui-ci est de 12 ans pour un délit et 30 ans pour les crimes, et ce à compter du jour de la commission de l’infraction.
Le point de départ de la prescription pénale peut également dépendre de l’âge de la victime. Le délai de prescription de l’action publique pour les infractions commises sur une victime mineure débute à la majorité de la victime.