Créer une société sportive : quelle structure juridique choisir ?
Pour créer une société sportive dont l’objet est centré autour d’une activité sportive, plusieurs options s’offrent à vous.
Vous pouvez choisir de créer une société dite « classique ». Cela est possible depuis l’entrée en vigueur de la loi du 1er février 2012 relative à la libéralisation du statut juridique des sociétés sportives.
Vous pouvez également décider de constituer une société spécifiquement dédiée au secteur sportif.
Cet article a pour objectif de vous présenter un rapide panorama des opportunités qui s’offrent à vous dans le cadre de la création d’une société sportive.
Les sociétés classiques
La loi permet désormais aux sociétés sportives de se constituer selon le droit commun des sociétés. En pratique, vous pouvez donc créer :
- SAS / SASU : ces formes de sociétés sont intéressantes puisqu’elles vous permettront de vous verser des dividendes annuels lesquels seront imposés à hauteur de 30% ;
- SARL / EURL : si au contraire, vous souhaitez vous verser un salaire mensuel, il vaut mieux privilégier ces formes-là, qui sont soumises à des charges sociales plus intéressantes.
La société anonyme à objet sportif (SAOP)
Régie par le Code de commerce, la Société Anonyme à Objet Sportif (SAOP) est soumise à des dispositions dérogatoires par rapport aux sociétés de droit commun. Pour créer une SAOP, il faut au préalable qu’une association sportive ait été créée.
Un contrôle de l’association est possible sur la gestion des activités de la SAOP. L’association exerce également un contrôle administratif sur toutes les cessions de parts de la société sportive.
Bon à savoir : l’association support doit détenir au minimum un tiers du capital social. C’est ce que l’on appelle une minorité de blocage.
Créer une société anonyme à objet sportif suppose d’adopter des statuts particuliers, prévus par l’article L.122-3 du Code du sport.
Attention, la SAOP ne permet pas la recherche de profit. En pratique, c’est une société à caractère désintéressé avec interdiction de distribuer les dividendes et de rémunérer les dirigeants.
L’entreprise unipersonnelle sportive à responsabilité limitée (EUSRL)
Dans le cadre d’une entreprise unipersonnelle sportive à responsabilité limitée (EUSRL), l’associé unique est l’association qui a été créée au préalable.
Comme dans le cadre d’une SAOP, l’EUSRL ne peut distribuer de bénéfices. S’il en existe, ils doivent être affectés obligatoirement à la constitution de réserves.
Le capital social requis pour constituer une EUSRL est libre. Contrairement à la SAOP, l’association support ne doit donc pas détenir de capital minimum.
En pratique, l’association support exerce un véritable contrôle sur la société nouvellement crée. Ainsi, la constitution d’une telle société est parfaite pour les dirigeants qui souhaiteraient conserver un lien exclusif avec la société commerciale qui gère leur activité commerciale.
La cession de titres doit impérativement faire l’objet d’une procédure préalable d’agrément.
Le régime de l’EUSRL est assez peu utilisé, mais convient néanmoins aux groupements sportifs dont les besoins de financement sont assez limités. Il permet, pour certaines associations sportives, le passage d’une structure associative à but désintéressé à une gestion commerciale qui elle est intéressée.
Bon à savoir : le passage à une société anonyme est ultérieurement tout à fait possible.
La société anonyme sportive professionnelle (SASP)
Comme dans le cadre de la constitution de la SAOP, les statuts de la SASP doivent être conformes aux statuts types définis en Conseil d’État.
La SASP est la société sportive qui se rapproche le plus des sociétés commerciales classiques.
Elle peut distribuer les dividendes et rémunérer ses dirigeants, ce qui, dans une certaine mesure, est souhaitable au-delà d’un certain niveau d’investissement en fonds propres et de taille de budget à gérer.
Comme dans le cadre de la création d’une EUSRL, l’accès au capital est libre. Contrairement à la création d’une SAOS, cette forme sociétale peut s’avérer particulièrement attractive pour les investisseurs intéressés par des disciplines comme le football et le rugby, mais qui ne souhaitent pas créer au préalable une association.