Quelles sont les limites au contrat de préférence éditoriale ?
Il n’existe aucun contrat de préférence éditoriale “type”.
Autrement dit, le contrat peut prendre toutes les formes dans la mesure où il respecte les limites légales du droit de préférence.
Le droit de préférence est doublement limité. On retrouve :
- D’abord, une limite de genre ;
- Ensuite, une limite de nombre ou de durée.
La limite de genre
Le genre des œuvres musicales visées par le contrat doit être expressément déterminé.
Exemples : œuvres de variétés, blues, funk, rock, etc.
Dans ce contexte, certaines mentions sont fréquentes. Vous risquez donc de rencontrer dans votre pacte de préférence les mentions :
- « Morceaux musicaux » ou « oeuvres musicales sans paroles » ;
- « Chansons de variété avec ou sans paroles » ;
- « Musiques de films ou de cinéma ou de TV » ;
- « Musiques de films publicitaires ou de messages radiophoniques publicitaires » ou « œuvres musicales destinées à un film publicitaire ».
L’artiste s’engage à céder les droits des seules œuvres musicales qui répondent aux genres prévus dans le contrat de préférence éditoriale.
Toutefois, certaines de ces catégories semblent englober la majorité des œuvres musicales (« morceaux musicaux » ou « chansons de variété avec ou sans paroles »). La limite de genre est donc presque artificielle.
La limite de nombre ou de durée
Une seconde limite au droit de préférence tient :
- Soit au nombre d’oeuvres musicales de l’artiste dont les droits doivent être cédés à l’éditeur ;
- Soit à la durée durant laquelle les droits des œuvres musicales de l’artiste doivent être cédés à l’éditeur.
L’un de ces éléments, au moins, doit être déterminé au moment de la signature du contrat de préférence éditoriale. Cela permet de s’assurer que le droit de préférence est limité dans le temps.
Il est fréquent que ce soit la durée du pacte de préférence en musique qui soit déterminée plutôt que le nombre d’œuvres musicales faisant l’objet du droit de préférence.
La durée d’un contrat de préférence éditoriale est en principe de 3 ans. Ce délai commence à courir à compter de l’édition de la première œuvre faisant l’objet du droit de préférence.
La durée d’un contrat de préférence éditoriale peut aller jusqu’à 5 ans. Il est notamment possible pour l’éditeur de renouveler le premier contrat de 3 ans. Toutefois, la durée des contrats cumulés ne peut jamais dépasser 5 ans.
Bon à savoir : les montages juridiques tels que le pacte répétitif ou le recours à un éditeur tiers sont sanctionnés par le juge. Il peut être judicieux de se rapprocher d’un avocat qui vous conseillera sur la légalité de votre situation.