Comment se passe la saisine de la CIVI ?
Qui peut saisir la CIVI ?
L’article 706-3 du Code de procédure pénale dispose que l’accès à l’indemnisation de la CIVI est ouvert à toute personne de nationalité française qui a subi un préjudice résultant de faits volontaires ou non qui présentent le caractère matériel d’une infraction.
Elle peut également être saisie par les ressortissants d’un Etat membre de l’Union européenne, ou encore les étrangers non ressortissants de l’Union européenne, à la condition d’être en situation régulière sur le territoire français.
Pour résumer, vous êtes concernés si:
- si l’infraction a été commise en France et que vous êtes la victime directe de l’infraction ;
- si l’infraction a été commise à l’étranger, que vous êtes français et victime directe de l’infraction.
Dans le cas notamment où l’infraction commise à entraîner la mort, les victimes par ricochet, en tant que victimes indirectes, subissent un préjudice pouvant justifier la demande d’indemnisation à la CIVI. Dès lors, la famille de la victime directe peut demander réparation auprès de cette dernière.
Pour quelles infractions la CIVI peut-elle être saisie ?
La CIVI peut être saisie pour les atteintes à la personne, mais également pour les dommages matériels.
→ Pour les atteintes à la personne
Il faut ici distinguer les atteintes les plus graves à la personne, des dommages corporels légers.
Pour les atteintes les plus graves à la personne :
Une personne peut obtenir la réparation intégrale de son préjudice sans condition de revenus ni de plafond d’indemnisation si elle a été la victime des infractions suivantes :
- Une infraction ayant entraîné une incapacité permanente ou totale de travail égale ou supérieure à 1 mois ;
- Une infraction ayant entraîné la mort d’un proche causée par une atteinte grave ;
- Une infraction relative à la traite des êtres humains ;
- Une infraction de viol, d’agression sexuelle ou d’atteinte sexuelle sur un mineur.
Dans les cas d’infractions graves, la victime peut solliciter une expertise judiciaire pour l’évaluation de ses préjudices corporels.
Pour les dommages corporels légers :
Pour pouvoir obtenir une indemnisation à la suite d’un dommage corporel léger, la victime doit remplir les conditions cumulatives suivantes :
- Il doit s’agir d’une victime directe ou indirecte d’un dommage corporel ayant entraîné une incapacité de travail inférieure à 1 mois ;
- L’infraction doit avoir entraîné des troubles graves dans la vie de la victime, c’est-à-dire que la victime doit se trouver dans un état matériel et psychologique « grave » ;
- La victime ne doit pas avoir la possibilité d’obtenir une indemnisation de son préjudice par d’autres organismes.
S’agissant du plafond d’indemnisation de la CIVI, si ces conditions sont remplies, le montant de l’indemnisation est au maximum de 50 676 €. Toutefois, les ressources de la victime ne doivent pas dépasser les plafonds suivants :
Personnes à charge |
Ressources mensuelles maximales |
Aucune |
16 890 € |
1 |
19 932 € |
2 |
22 973 € |
3 |
26 013 € |
4 |
29 054 € |
Par personne supplémentaire |
1 280 € |
Si la CIVI refuse de vous indemniser ou si vous ne répondez pas aux critères de cette dernière, vous pouvez toujours solliciter une aide au recouvrement auprès du Service d’Aide au Recouvrement des Victimes d’Infraction (SARVI).
-> Pour les dommages matériels
Il faut ici distinguer le cas général de la spécificité de l’incendie volontaire de véhicule.
Pour les dommages matériels de manière générale :
Pour pouvoir obtenir une indemnisation à la suite d’un dommage matériel, qui est le cas général, la victime de l’infraction doit remplir les conditions cumulatives suivantes :
- Il doit s’agir d’une victime directe ou indirecte de l’une des infractions suivantes : vol, escroquerie, abus de confiance, extorsion de fonds, détérioration de bien, destruction ou dégradation de bien, exception faite de l’incendie volontaire de véhicule qui relève d’une catégorie particulière ;
- L’infraction doit avoir entraîné des troubles graves dans la vie de la victime, c’est-à-dire que la victime doit se trouver dans un état matériel et psychologique « grave » (perte financière, etc.) ;
- La victime ne doit pas avoir la possibilité d’obtenir une indemnisation de son préjudice par d’autres organismes.
Si ces conditions sont remplies, le montant de l’indemnisation est au maximum de 50 676 €. Toutefois, les ressources de la victime ne doivent pas dépasser les plafonds suivants :
Personnes à charge |
Ressources mensuelles maximales |
Aucune |
16 890 € |
1 |
19 932 € |
2 |
22 973 € |
3 |
26 013 € |
4 |
29 054 € |
Par personne supplémentaire |
1 280 € |
Si la CIVI refuse de vous indemniser ou si vous ne répondez pas aux critères de la CIVI, vous pouvez solliciter une aide au recouvrement auprès du Service d’Aide au Recouvrement des Victimes d’Infraction (SARVI).
Pour le dommage matériel lié à un incendie volontaire de véhicule :
Pour pouvoir obtenir une indemnisation à la suite d’un dommage matériel lié à un incendie volontaire de véhicule, la victime de l’infraction doit remplir l’ensemble des conditions cumulatives suivantes :
- Le véhicule incendié devait obligatoirement être en règle au regard des papiers du véhicule (certificat d’immatriculation, contrôle technique et assurance) ;
- L’infraction (incendie volontaire) doit avoir lieu en France ;
- La victime ne doit pas avoir la possibilité d’obtenir une indemnisation de son préjudice par d’autres organismes.
Si ces conditions sont remplies, le montant de l’indemnisation est au maximum de 50 676 €.. Toutefois, les ressources de la victime ne doivent pas dépasser les plafonds suivants :
Personnes à charge |
Ressources mensuelles maximales |
Aucune |
25 338 € |
1 |
28 378 € |
2 |
31 419 € |
3 |
34 459 € |
4 |
37 500 € |
Par personne supplémentaire |
2 027 € |
Si la CIVI refuse de vous indemniser ou si vous ne répondez pas aux critères de cette dernière, vous pouvez solliciter une aide au recouvrement auprès du Service d’Aide au Recouvrement des Victimes d’Infraction (SARVI).
Quel est le délai pour saisir la CIVI ?
Vous devez adresser votre requête signée :
- Soit dans un délai de 3 ans à compter de la date de l’infraction (s’il n’y a pas encore eu de procès) ;
- Soit, si une procédure judiciaire a été engagée, dans un délai d’un an à compter de la date à laquelle la décision définitive a été rendue.
Si les délais ont été dépassés, la CIVI peut examiner exceptionnellement votre demande pour un motif légitime.