Statut du franchisé : quel statut juridique choisir ?

Statut du franchisé : que faut-il retenir ?

La création d’une entreprise passe nécessairement par le choix du statut social pour l’indépendant ou le franchisé. Le statut du franchisé doit être choisi préalablement au lancement de la franchise. Le choix du statut juridique du franchisé est une étape déterminante entraînant des conséquences juridiques, fiscales et également en terme de régime social

Plusieurs éléments seront déterminants dans le choix du statut du franchisé. La volonté de s’associer ou d’ouvrir seul sa franchise, le montant de l’apport personnel de départ, la protection du patrimoine personnel ou encore les règles régissant les pouvoirs du dirigeant. 

Ces éléments vous amèneront à vous lancer en tant qu’entrepreneur ou à créer votre société. Vous souhaitez savoir quel statut juridique choisir pour la franchisation d’un magasin ou d’un centre médical ? Cet article a pour but de vous éclairer sur le choix à faire pour le statut du franchisé.

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Les statuts d’entreprises individuelles

 

L’Entreprise individuelle (EI)

L’entreprise individuelle est un statut adapté au franchisé qui souhaite exercer son activité seule, sans s’associer. Les formalités de création sont simplifiées. En effet, la création d’une entreprise individuelle ne requiert pas la rédaction de statut ni la constitution d’un capital minimum. 

L’inconvénient est que l’entreprise individuelle n’a pas de personnalité juridique. Le patrimoine personnel et professionnel du franchisé se confondent. Dans ce contexte, la responsabilité du franchisé est illimitée et indéfinie

S’agissant du régime social, l’entrepreneur individuel sera rattaché au régime social des indépendants. Il aura la qualité de travailleur non salarié (TNS). Le coût des charges sociales est moins important. De ce fait, il bénéficie d’une moins bonne protection sociale. Il devra également régler des cotisations minimales, même en l’absence de revenu.

D’un point de vue fiscal, le franchisé est imposé sur les bénéfices réalisés. Le franchisé, en tant qu’entrepreneur individuel, pourra opter pour le régime de la micro-entreprise. Toutefois, il y a un seuil de chiffre d’affaires à ne pas dépasser pour la micro-entreprise. Ce régime permet néanmoins de bénéficier d’un abattement forfaitaire sur le chiffre d’affaires.

Avec ce statut, le franchisé pourra ouvrir facilement une franchise. Il sera toutefois désormais averti des risques à prendre en considération.

 

L’entreprise individuelle à responsabilité limité (EIRL)

L’EIRL présente les mêmes caractéristiques que l’entreprise individuelle s’agissant des formalités de création, du régime social et de la fiscalité applicable.

Toutefois, à la différence de l’entreprise individuelle, l’EIRL permet la protection du patrimoine personnel. Il y a une séparation entre le patrimoine personnel et le patrimoine professionnel. En effet, le franchisé devra déclarer le patrimoine affecté à son activité professionnelle par une simple déclaration au centre de formalités des entreprises dont dépend votre EIRL en fonction de votre activité. 

Les statuts entraînant la création d’une société

Bien souvent, dans le choix du statut, le franchisé va privilégier la création d’une société qui est une personne morale à part entière. Le choix régulièrement fait par les franchisés est d’opter pour l’EURL, la SARL ou la SAS. 

 

EURL

L’EURL est une société à responsabilité limitée à associé unique. Le franchiseur qui ne souhaite pas s’associer pourra opter pour ce statut. En optant pour ce statut, le franchisé décide de créer une personne morale à part entière. De ce fait, la société a son propre patrimoine. La responsabilité du franchisé est alors limitée au montant de son apport

Le franchisé peut ouvrir une franchise sous la forme d’une EURL avec un capital social de 1 euro minimum. L’investissement de départ n’a pas à être conséquent, ce qui facilite l’accès à la création d’une franchise.

Il faudra toutefois procéder à la rédaction des statuts de la société. Les statuts ont vocation à organiser le fonctionnement de la société. Il conviendra également d’immatriculer la société auprès d’un centre de formalités des entreprises.

En choisissant ce statut, le franchisé sera soumis à un régime fiscal différent selon qu’il s’agisse d’une personne physique ou morale. Lorsque le franchiseur est une personne physique, les bénéfices de l’EURL seront soumis à l’impôt sur le revenu (IR). Toutefois, il est possible, pour le franchisé, personne physique, d’opter pour l’impôt sur les sociétés (IS) ou bien le régime de la micro-entreprise.

Bon à savoir : le régime de la micro-entreprise permet de bénéficier d’un abattement forfaitaire à la fin de l’année.

Lorsque le franchisé est une personne morale, les bénéfices de l’EURL seront soumis à l’impôt sur les sociétés et il n’y a pas d’option possible. 

Enfin, le franchisé déprendra du régime social des travailleurs non salariés (TNS). La protection sociale est plus faible,  mais le coût des cotisations sociales est beaucoup moins important également.  

 

SARL

La SARL est un statut juridique plus susceptible d’intéresser un franchisé souhaitant s’associer. Elle doit être composée de 2 associés minimum et jusqu’à 100 maximum.

Bon à savoir : il n’est pas possible de choisir ce statut pour une profession juridique, judiciaire et de santé. Par exception, il est possible d’utiliser ce statut pour le franchisé exerçant la profession de pharmacien

Une franchise sous forme de SARL peut être constituée avec un capital social de 1 euro minimum. En optant pour ce statut, le franchisé et ses associés auront une responsabilité limitée au montant de leurs apports. Ainsi, le patrimoine personnel du franchisé ne sera pas affecté. 

Ensuite, le choix de ce statut requiert la rédaction de statut avec certaines mentions obligatoires, telles que la forme sociale, la dénomination sociale ou encore le montant du capital social.

Bon à savoir : la SARL est une société assez rigide. Elle est régi par les règles du Code de commerce, dont certaines sont d’ordre public, c’est-à-dire qu’on ne peut pas y déroger. La violation de ses règles pourrait entraîner comme sanction la nullité des actes réalisés et engager la responsabilité des associés.

S’agissant du régime fiscal, en principe, la SARL est soumise à l’impôt sur les sociétés (IS). Cependant, il est possible d’opter pour l’imposition des bénéfices sur le revenus (IR) sous certaines conditions : 

  • Il faut exercer une activité industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou libérale à titre principal ; 
  • Être créée depuis moins de 5 ans ; 
  • Avoir un effectif ne dépassant pas 50 salariés ; 
  • Réaliser un chiffre d’affaire annuel inférieur à 10 millions d’euros ;
  • Ne pas être cotées en bourse ;
  • Avoir des droits de vote à hauteur de 50 % au moins pour les personnes physiques et à hauteur de 34 % au moins les personnes ayant la qualité de dirigeants.

Enfin, s’agissant du régime social, il va falloir différencier entre gérant majoritaire et gérant minoritaire. Le franchisé gérant majoritaire sera affilié au régime des travailleurs non-salariés. Le franchisé, gérant minoritaire, quant à lui, relèvera du régime des assimilés-salariés.  

 

SAS

La SAS est une société beaucoup moins rigide que la SARL. Elle intéresse la majorité des franchisés qui souhaitent s’associer pour ouvrir une franchise.

La SAS est une société devant être composée d’au moins 2 associés. Il n’y a pas un nombre maximal d’associés pouvant la constituer.

Pour la création d’une SAS, aucun montant minimum de capital social n’est exigé. Les apports peuvent se faire en numéraire et en nature. La responsabilité des associés est limitée au montant de leur apport, ce qui représente une protection pour leur patrimoine personnel. 

De plus, la SAS est caractérisée par une grande souplesse contractuelle. En optant pour ce statut, le franchisé bénéficie d’une grande liberté quant à la rédaction des statuts. Les associés peuvent déterminer les règles de fonctionnement librement. 

Ces statuts auront vocation à prévaloir en cas de conflit. Les statuts doivent être établis à l’écrit par acte authentique ou sous seing privé. Ensuite, lors de l’immatriculation, un exemplaire devra être déposé au centre de formalités des entreprises.

En termes de fiscalité, la SAS est imposée à l’impôt sur les sociétés (IS). Toutefois, il est possible d’opter pour l’imposition des bénéfices sur le revenu (IR), dans les mêmes conditions que la SARL. 

Enfin, le président SAS relèvera du régime des assimilés-salariés, peu importe qu’il soit majoritaire ou minoritaire.

Mise en ligne : 19 mai 2021

Rédacteur : Lycia HADDAB, Master 2 Juriste d’affaires européen à l’Université de Paris (ex Descartes). Sous la direction de Maître Elias BOURRAN, Avocat au Barreau de Paris et Docteur en Droit. 

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