L'associé d'entreprise : tout savoir

Quels sont les points clés pour devenir associé d’entreprise ?

Toute société est formée d’associés d’entreprise. Il s’agit d’une obligation légale disposée à l’article 1832 du Code Civil. 

Pour devenir associé d’une entreprise, il faut avoir effectué un apport au capital de la société

Cet apport peut être de trois sortes : en numéraire, en nature ou en industrie.

Une fois l’apport effectué, l’associé reçoit, en contrepartie des titres au sein de la société. 

Ces titres lui confèrent des droits (de vote, de percevoir des dividendes) et des obligations

Vous souhaitez en savoir plus sur l’associé en entreprise ? Cet article est fait pour vous. 

Avocat en droit des affaires à Paris, nous pouvons vous accompagner dans vos démarches pour devenir ou accueillir un nouvel associé. 

Qui peut devenir associé d’entreprise ?

 

Cas général 

Pour devenir associé d’une entreprise, il faut avoir la capacité civile

Dans ce contexte, il peut s’agir de majeur, de mineur émancipé ou de majeur protégé sous réserve du respect des règles de représentation (mandat). 

Un ressortissant étranger peut devenir associé d’une société française. 

Enfin, les personnes morales de droit privé (autre entreprise) peuvent également être associés d’une entreprise. 

Vous l’aurez compris, toute personne qui fait un apport au capital peut devenir associé de l’entreprise. 

En devenant associé, la personne qui a fait l’apport reçoit des droits et des obligations. 

Toutefois il convient de bien comprendre la nature des titres reçus en contrepartie de l’apport. En effet, les prérogatives attachées aux titres peuvent varier

De manière générale, en ce qui concerne les droits, l’associé :

  • Participe aux décisions collectives : il dispose donc d’un droit d’information, de vote et de contrôle sur les décisions de la société ; 
  • Participe aux décisions financières : il perçoit des dividendes et peut quitter la société à tout moment (droit de retrait). 

En somme, l’associé d’une entreprise n’a d’obligations que pendant l’Assemblée Générale d’approbation des comptes et s’il y a une Assemblée Générale Extraordinaire (AGE). 

Cette AG doit être tenue 1 fois par an et tous les associés y sont convoqués pour exercer leurs droits. 

L’associé est protégé dans ses droits car il n’est pas possible d’accroître ses engagements définis à la réception des titres. 

De plus, l’associé ne peut pas être exclu par principe.

Toutefois, les statuts de la société ou le pacte d’action peuvent prévoir des clauses limitant ce principe. 

Il convient alors de bien étudier les statuts et lire le pacte d’associés si vous souhaitez devenir associé d’une entreprise. 

Bon à savoir : entreprise et société sont, d’un point de vue juridique, la même chose. En effet, la société est l’enveloppe juridique de l’entreprise. 

 

Exception 

Pour les sociétés en commandite simple et les sociétés en nom collectif, l’associé doit également avoir la capacité commerciale

Bon à savoir : capacité commerciale restreint les conditions d’accès au statut d’associé. En effet, il y a des incompatibilités entre l’exercice de certaines fonctions et la capacité commerciale. 

 

Le conjoint de l’associé d’entreprise

De manière générale, seule la personne qui a fait l’apport peut devenir associée de la société. 

Toutefois, comme précisé dans l’introduction, différents types d’apport peuvent être effectués. 

L’apport en nature consiste en l’apport d’un bien au capital de la société. Il peut s’agir de machines, brevets etc. Le conjoint de l’associé devient associé à 50/50 si :

  • Il s’agit d’un apport en nature d’un bien commun, c’est à dire, qui fait partie des biens du couple marié sous le régime de la communauté légale (la majorité des couples) ; 
  • L’apport est fait à la création d’une SARL.  

Les 2 conjoints détiendront alors chacun 50% des titres. 

Comment devenir associé d’une entreprise ?

 

Accession au capital

Pour devenir associé d’une société, il faut avoir fait un apport au capital de cette dernière. 

Cet apport peut avoir été fait dès la formation de la société, c’est-à-dire, dès sa constitution. 

L’apport effectué permettra de constituer la capital social de la société avant son immatriculation légale. L’associé sera alors un associé fondateur. 

Ensuite, il est possible d’entrer au capital social d’une société en achetant des titres émis lors d’une levée de fonds

Les associés déjà présents souhaitent obtenir des moyens financiers supplémentaires pour développer l’entreprise, ils peuvent procéder à une augmentation du capital social par l’émission de nouveaux titres. 

L’investisseur qui acquiert les titres deviendra associé. 

 

Cession de titres et héritage

Il est également possible de devenir associé d’une entreprise grâce à une cession de titres. 

Un associé souhaite vendre ses titres au sein de l’entreprise. S’il trouve un acquéreur, ce dernier deviendra associé.

Les cessions de titres et de parts sociales font toutefois l’objet d’un régime juridique strict. 

Enfin, les titres peuvent faire partie d’un héritage

En effet, il s’agit d’un bien immatériel qui compose le patrimoine d’une personne. L’héritier d’un associé peut devenir lui-même associé de l’entreprise.

Quelles sont les précautions à prendre ? 

 

Les formalités légales 

Si vous devenez associé d’une entreprise, différentes formalités légales doivent être accomplies par la société. 

Lorsque vous accédez au statut d’associé par l’achat direct de titres émis par la société, cette dernière doit remplir des actes.

Ces actes sont à destination des greffes du Tribunal de Commerce et du fisc.  

Il faudra alors que vous leur communiquiez vos noms, prénoms, adresse, profession etc. 

Cela permet de vous identifier clairement comme le détenteur des titres et donc de bénéficier d’une fiscalité différente (optionnel) sur les dividendes perçus. 

Quand vous devenez associé d’une entreprise via l’achat de titres à un autre associé, l’entreprise doit également retranscrire la cession via des formalités légales et fiscales. 

Un ordre de mouvement de titre doit être dressé et un formulaire CERFA 2759 doit être rempli. 

La cession de titres et de parts sociales est soumise à une procédure stricte qu’il faut respecter sous peine de nullité de la vente.  

Bon à savoir : ces différentes dispositions permettent de protéger le nouvel associé. Si vous avez des questions quant aux formalités à accomplir, il est judicieux de contacter un avocat. 

 

Le pacte d’associés d’entreprise 

Finalement, la dernière chose à bien avoir en tête lorsque vous devenez associé d’une entreprise : le pacte d’associés, aussi appelé pacte d’actionnaires. 

Il s’agit d’un document extra-statutaire qui prévoit les relations entre les associés.

Ce pacte est d’une grande importance lorsqu’il est rédigé car il a une valeur contractuelle : il peut être faire l’objet d’une exécution forcée. 

Avant toute signature, il convient de bien lire ce pacte. En effet, il peut contenir des clauses spécifiques. Ces clauses peuvent vous être défavorables. 

Mise en ligne : 23 juin 2021

Rédacteur : Camille Dapvril, Diplômée de l’EDHEC Business School (cursus Droit des affaires) et de l’Université Catholique de Lille. Sous la direction de Maître Elias BOURRAN et Maître Amélie ROBINE, Avocats au Barreau de Paris et Docteurs en Droit.

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