Quels sont les risques juridiques liés au métier d’agent sportif ?
Les obligations contractuelles qui pèsent sur l’agent sportif
Les obligations professionnelles de l’agent sportif sont celles du courtier : l’agent s’oblige à rechercher un cocontractant pour son “donneur d’ordres”. Ses obligations consistent d’abord en un devoir d’information exacte, précise et pertinente. L’information se matérialise par une “lettre de confirmation” qu’il envoie au donneur une fois le partenaire trouvé.
Ses obligations consistent également en un devoir de conseil du donneur. Tant qu’il n’est pas mandataire, l’agent n’a pas le pouvoir d’engager son donneur. C’est pourquoi, en principe, l’agent n’est pas responsable de la mauvaise exécution du contrat conclu grâce à lui.
Il peut toutefois être tenu responsable de la mauvaise exécution du contrat conclu s’il commet une faute d’information ou de conseil préjudiciable aux parties. La difficulté en pratique est que l’étendue de ces devoirs est incertaine. Certaines fautes sont évidentes : si le partenaire qu’il trouve au donneur est notoirement insolvable, la faute de l’agent est grossière. D’autres fautes, plus propres au domaine du sport, sont toutefois moins prévisibles : un agent a pu être condamné à verser des dommages et intérêts au donneur parce qu’il avait mal estimé ses opportunités d’évolution professionnelle.
Le donneur peut-il révoquer unilatéralement le contrat d’agence ?
Une autre réalité des risques du métier d’agent est la rupture unilatérale du contrat d’agence de la part du donneur. Les dispositions du droit des contrats s’appliquant aux contrats de courtage, il est toujours possible depuis 1998 pour le créancier de rompre, à ses risques et périls, le contrat d’agence par simple notification à son agent.
Bon à savoir : une telle rupture peut aisément être remise en cause en justice, en prouvant l’absence de faute grave de l’agent ou l’abus de droit du donneur. S’il n’apporte pas ces preuves en justice, il ne sera pas indemnisé.
Quelles obligations légales et fédérales pèsent sur l’agent sportif ?
En France, l’activité de l’agent sportif est particulièrement encadrée. D’abord, par les obligations et interdictions légales édictées par le Code du sport :
- Obligation d’être licencié par la fédération ;
- Interdiction dite “du double-mandant” d’offrir son entremise aux deux parties ;
- Interdiction d’offrir à titre onéreux son entremise à un sportif mineur ;
- Incompatibilité de la profession avec certaines fonctions dans des clubs, sociétés, associations et fédérations sportives, etc.
Ensuite, les fédérations internationales elles-mêmes encadrent l’activité d’agent sportif dans leurs disciplines données.
La FFF pour le football ou la FIBA pour le basketball disposent de règlements entiers à l’intention de leurs adhérents et clubs affiliés. L’IHF pour le handball, l’IRB pour le rugby, et l’IAAF pour l’athlétisme renvoient à des règlements fédéraux continentaux ou nationaux.
Les fédérations ont le pouvoir de vérifier, au titre d’un contrôle annuel, la conformité de l’activité de l’agent non seulement à leurs règlements, mais encore au droit étatique.
Quelles sont les sanctions ?
Si les fédérations constatent que l’agent manque dans la pratique à l’une de ces obligations légales ou fédérales, les fédérations peuvent recourir à des sanctions disciplinaires.
Rappelons-le, de telles sanctions rendent l’agent inéligible au renouvellement de sa licence. Ces sanctions sont généralement de nature pécuniaire.
Toutefois, elles peuvent aussi être de nature “politique” : l’agent recevra un avertissement de la fédération, qui pourra aller jusqu’au retrait de sa licence d’agent sportif.