Le pourvoi en cassation
La Cour de cassation n’est pas un troisième degré de juridiction, car elle n’est pas juge du fond. Autrement dit, elle ne peut pas juger le fond du litige, mais uniquement vérifier si la Cour d’appel a bien appliqué les règles de procédure pénale.
La voie de la cassation est la voie de recours extraordinaire qui a pour objet de faire annuler, par la chambre criminelle de la Cour de cassation, les jugements ou arrêts rendus en dernier ressort en violation ou méconnaissance d’une règle de droit. Elle ne constitue ni une voie de réformation ni une voie de révision.
Elle est une voie de recours extraordinaire en ce qu’elle n’est ouverte que dans les cas déterminés par la loi : seules les décisions rendues en dernier ressort sont susceptibles de pourvoi.
Quelles sont les conditions pour former un pourvoi en cassation ?
- La décision attaquée doit faire grief au demandeur ;
- Il faut être partie au procès.
Comment former un pourvoi en cassation ?
Pour former un pourvoi en cassation, il convient de déposer une déclaration de pourvoi datée et signée. Cette déclaration doit contenir vos noms, prénoms et domicile, ainsi que les coordonnées de l’adversaire, préciser la décision attaquée et enfin les coordonnées de votre avocat.
Bien évidemment elle doit être remise avec demande d’avis de réception au greffe de la Cour de cassation à Paris.
Bon à savoir : il n’existe qu’une seule Cour de cassation en France, et elle se situe à Paris.
La procédure de pourvoi en cassation est-elle payante ?
La procédure en elle-même est gratuite.
Toutefois, des frais d’avocat sont à prévoir pour mener à bien la procédure devant cette juridiction. Si vous n’avez pas de revenus suffisants, vous pouvez solliciter l’aide juridictionnelle.
Quels sont les délais de pourvoi en cassation ?
Aux termes de l’article 568 du code de procédure pénale, le délai de droit commun pour exercer la voie de recours qui est le pourvoi en cassation est de :
- 5 jours francs, au lendemain du jour de la décision jusqu’au lendemain du 5ème jour.
Seule la force majeure et la période d’arrêt de travail permettent de proroger le délai dans le cas où le demandeur aurait été empêché de former son pourvoi.
Le point de départ du délai de pourvoi diffère selon que la décision attaquée a été rendue contradictoirement ou par défaut.
- Pour les décisions rendues contradictoirement : le pourvoi court à compter du jour du prononcé de la décision.
- Pour les décisions rendues par défaut : le délai court à compter de l’expiration du délai de dix jours qui suit la signification.
Quels sont les effets du pourvoi en cassation ?
L’effet suspensif du pourvoi en cassation
Le principe est celui de l’effet suspensif, mais étant donné la gravité des sanctions prononcées, ce principe est renversé.
C’est la raison pour laquelle, pendant les délais du recours en cassation, et s’il y a eu recours, jusqu’au prononcé de l’arrêt de la Cour de cassation, il est sursis à l’exécution de l’arrêt de la cour d’appel, sauf en ce qui concerne les condamnations civiles.
L’effet dévolutif du pourvoi en cassation
La Cour de cassation est saisie des dispositions visées à l’acte de pourvoi pour qu’elle en apprécie la légalité, c’est-à-dire dans la limite d’un examen du point de vue strictement juridique.
La Cour de cassation peut donc relever d’office les moyens d’ordre public que le demandeur aurait omis d’invoquer à l’appui de son pourvoi.
La Cour de cassation n’examine pas les faits de l’affaire (on dit qu’elle ne juge pas « en fait »). Elle va seulement se analyser les problématiques juridiques (on dit alors qu’elle juge « en droit »).
Voici les principaux « moyens de droit » (autrement dit, les arguments) qu’il est possible d’invoquer dans le cadre d’un pourvoi en cassation :
- la violation de la loi (dans le sens d’une violation d’une règle de droit) ;
- l’incompétence de la juridiction qui a rendue la décision ;
- le non respect des formes requises pour la réalisation des actes de procédure, sous peine de nullité ;
- la motivation inexistante ou insuffisante d’une décision de justice. On va ici parler de défaut de motivation (il s’agit de l’absence totale de justification de sa décision de la part du juge) ou manque/défaut de base légale (il s’agit d’une motivation insuffisante de la décision par le juge) ;
- la dénaturation d’un acte écrit ;
- la contrariété de jugements (il s’agira de 2 jugements inconciliables par exemple).