Imposition à Dubaï : Le guide des futurs expatriés

Imposition à Dubaï

L’imposition à Dubaï est souvent présentée comme un avantage majeur. Et ce grâce à un régime fiscal particulièrement attractif pour les expatriés qui s’y installent. En effet, le système fiscal dubaïote diffère considérablement de celui de la France. 

Les taux d’imposition à Dubaï sont généralement plus faibles. Toutefois, il est très important de bien comprendre les nuances de ce système pour s’y préparer et s’y conformer pleinement. 

Il convient également de noter que la résidence fiscale à Dubaï ne garantit pas toujours d’échapper complètement aux impôts en France. Dans certains cas, des obligations fiscales peuvent encore s’appliquer.

Imposition Dubaï : les spécificités

Dubaï est souvent perçu par les Français comme un paradis fiscal, qui les attire de plus en plus. Non seulement pour fuir une fiscalité élevée, mais aussi pour profiter d’un meilleur pouvoir d’achat.

 

Impôt sur le revenu à Dubaï

À Dubaï, l’impôt sur le revenu est fixé à 0%. En plus, il n’y a aucune cotisation sociale obligatoire, contrairement à ce qui est pratiqué en France. Cela signifie que les travailleurs et les entreprises peuvent maximiser leurs revenus net.

 

Impôt sur les sociétés à Dubaï

À Dubaï, l’impôt sur les sociétés est de 0 % pour les bénéfices annuels inférieurs à 375 000 AED (environ 93 000 €).

Au-delà de ce seuil, un taux de 9 % est appliqué sur la partie excédentaire. Ceci est applicable à toutes les entreprises situées sur le territoire principal de Dubaï (Mainland).

En ce qui concerne les entreprises en Freezone, l’impôt sur les sociétés reste à 0 %. Sauf si elles travaillent avec des entreprises du Mainland. Dans ce cas, si en plus elles gagnent plus de 375 000 AED, elles doivent payer un taux de 9%.

Ce nouveau taux d’imposition de 9 % est entré en vigueur à partir du 1er juin 2023. Bien qu’il soit une nouveauté, il demeure nettement inférieur au taux pratiqué en France (25%).

 

La TVA à Dubaï

La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) à Dubaï est fixée à seulement 5 %, un taux nettement inférieur au taux de 20 % (standard) appliqués en France. Bien que son fonctionnement soit similaire, toutes les entreprises ne sont pas obligées de la collecter.

En effet :

  • Les entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse 375 000 AED (environ 87 000 €) sont obligées de collecter la TVA.
  • La collecte est optionnelle pour celles ayant un chiffre d’affaires compris entre 187 500 AED et 375 000 AED.
  • Les entreprises réalisant moins de 187 500 AED de chiffre d’affaires ou opérant en zones franches sont exonérées de cette obligation.

 

L’impôt sur les dividendes

À Dubaï, les dividendes perçus ne sont soumis à aucun impôt, que ce soit pour les particuliers ou les entreprises. Ceci renforce encore plus l’attractivité des Émirats qui est considéré comme un paradis fiscal attractif.

S’expatrier aux Émirats Arabes Unis (EAU) peut offrir de nombreux avantages fiscaux. mais cela nécessite une préparation rigoureuse pour éviter des litiges avec l’administration fiscale française ou des conséquences patrimoniales regrettables car imprévues.

Dubaï : paradis fiscal des expatriés qui anticipent

Le mirage du paradis fiscal de Dubaï peut se dissiper rapidement si l’on ne s’y prépare pas adéquatement. Les règles fiscales et patrimoniales en cas d’expatriation deviennent spécifiques et peuvent réserver des surprises. 

Une planification fiscale rigoureuse est donc indispensable pour éviter les mauvaises surprises et profiter pleinement de l’imposition avantageuse de ce pays.

Voici les principaux points à considérer pour réussir une expatriation bien planifiée.

 

Analyser sa résidence fiscale

La résidence fiscale est au cœur des enjeux d’une expatriation. Pour ne plus être résident fiscale en France, il faut :

  • Ne plus avoir son foyer ou son lieu de séjour principal en France.
  • Ne pas exercer d’activité professionnelle en France, sauf si celle-ci est accessoire.
  • Ne plus avoir en France le centre de ses intérêts économiques. Comme des revenus principaux ou des actifs générateurs de revenus.

En complément, la convention fiscale entre la France et les Émirats Arabes Unis s’applique pour éviter les conflits de double résidence fiscale. Cependant, il est important de noter l’existence d’une clause anti-abus dans cette convention. Cette clause vise à empêcher les expatriations de complaisance ayant pour unique but d’échapper à l’impôt en France.

Un examen approfondi de votre situation personnelle, familiale et professionnelle est donc nécessaire. Ceci aide à déterminer si vous serez considéré comme résident ou non-résident fiscal après votre départ.

 

Préparez votre expatriation

 

Comprendre les implications fiscales de la résidence ou non-résidence

Une fois le statut de résident fiscal établi, les obligations fiscales changeront considérablement.

  • Les résidents fiscaux français restent imposable en France sur tous leurs revenus mondiaux, y compris ceux générés aux Émirats arabes unis;
  • Les non-résidents fiscaux sont par contre imposés uniquement sur leurs revenus de source française.

Toutefois, des prélèvements spécifiques pour les non-résidents (comme les prélèvements sociaux sur les revenus immobiliers) peuvent s’appliquer.

 

Évaluer l’existence ou pas de l’Exit Tax

Pour les contribuables détenant un patrimoine mobilier important. Tels que des actions, parts sociales, valeurs mobilières, le départ de France peut entraîner l’application de l’Exit Tax.

Il s’agit d’un impôt sur les plus-values latentes (c’est-à-dire les gains potentiels non réalisés). Ils concernent les participations significatives détenues dans des entreprises françaises ou étrangères.

Avant le départ, il est impératif de déclarer ces plus-values potentielles. Pour pouvoir obtenir un sursis de paiement (dépôt 90 jours minimum avant départ).

Des stratégies d’optimisation patrimoniale peuvent être envisagées pour limiter ou reporter cet impôt, mais qui là aussi nécessitent une planification rigoureuse.

 

Anticiper les enjeux de la couverture sociale et retraite

Le départ vers les Émirats entraîne des conséquences sur la protection sociale et le droit à la retraite.

En effet, la France et les Émirats n’ont pas signé d’accord bilatéral en matière de sécurité sociale. Il sera donc nécessaire de souscrire une assurance privée pour bénéficier d’une couverture médicale.

En ce qui concerne la retraite, les cotisations versées en France peuvent être interrompues. 

Il faut donc prévoir une stratégie de rachat ou de maintien volontaire des cotisations auprès des régimes français doit être envisagée.

 

Les étapes indispensables avant de s’expatrier

Pour éviter toute mauvaise surprise, voici les démarches à anticiper avant de quitter la France :

  • Déclaration de changement de résidence fiscale auprès de l’administration fiscale française ;
  • Demande de sursis de paiement à déposer au titre de l’Exit tax, le cas échéant (prévoir un délai de plus de 90 jours avant le départ) ;
  • Vérification des obligations sociales en cas de cessation d’activité professionnelle;
  • Réorganisation patrimoniale pour optimiser la gestion des biens en France et à l’étranger.

 

Préparer son expatriation

Autres Impôts Dubaï pour les expatriés français

Bien que la fiscalité à Dubaï soit très avantageuse par rapport à la France, plusieurs taxes et frais s’appliquent aux expatriés. Il est donc essentiel de les connaître et de les prendre en considération avant de s’expatrier.

  • La taxe d’habitation : À Dubaï, la taxe d’habitation est incluse dans la facture mensuelle de la DEWA. Son montant varie en fonction de la situation du contribuable. 5% du loyer annuel pour les locataires et 0,5% de la valeur du bien pour les propriétaires. Cette taxe est fractionnée en 12 mensualités et n’est due que si le logement est occupé et que les services DEWA sont actifs.
  • Taxes sur les installations touristiques : En séjournant à Dubaï, plusieurs taxes s’appliquent aux clients des hôtels et restaurants. Outre les frais de service de 10%, il faut compter sur une taxe urbaine, une taxe municipale, une taxe sur le tourisme et une taxe sur la chambre. Toutes oscillant autour de 10%. Au total, ces taxes peuvent représenter environ 40 AED (10 euros) par nuit et par chambre.
  • Les droits d’accise : Les droits d’accise sont des taxes indirectes qui s’appliquent sur certains produits spécifiques. tels que ( Le tabac et les boissons énergisantes : 100 %, les boissons gazeuses : 50 % et l’alcool 30 %.)
  • Les licences commerciales : s’implanter à Dubaï nécessite l’obtention d’une licence commerciale spécifique. Elle est renouvelable chaque année. Le coût de la licence varie en fonction de plusieurs facteurs, notamment le secteur d’activité et le lieu d’implantation (zone franche ou mainland). 

 

Notre cabinet d’avocats, composé d’experts en fiscalité nationale et internationale, est dédié à vous offrir des solutions sur mesure. Basés à Paris, nous analysons votre situation avec précision pour vous proposer des conseils personnalisés, adaptés à vos enjeux personnels, professionnels et patrimoniaux.

 

Préparer votre expatriation

Mise en ligne : 5 décembre 2024

Rédacteur : Maître Elias BOURRAN, Avocat au Barreau de Paris et Docteur en Droit