Bons de souscription d'actions (BSA) : tout comprendre

BSA et vie de l’entreprise 

Les Bons de Souscription d’Actions (BSA) sont des titres octroyés par une société offrant la possibilité de souscrire à des actions futures. Les titres permettent d’acheter des actions nouvelles à des conditions déterminées d’avance par la société émettrice. 

L’objectif des BSA est de pouvoir offrir, à leur titulaire, des avantages supplémentaires aux titulaires de créances. Ceux qui ont prêté des fonds à la société, les créanciers, peuvent obtenir un BSA.

Vous souhaitez émettre ou acquérir des BSA ? Cet article est fait pour vous.

Avocat en droit des affaires, nous pouvons vous accompagner dans vos démarches concernant les BSA. 

Bon de souscription d’action : définition 

Définition et nature juridique 

Un Bon de Souscription d’action est un titre négociable. En effet, ces derniers donnent droit à leur détenteur de souscrire à une ou plusieurs actions. Les actions futures ne sont pas forcément émises à cette occasion. 

Les bons de souscription d’actions peuvent être émis de manière autonome ou ils peuvent être attachés à une autre action ou obligation. 

Les BSA sont des titres négociables car ils permettent de souscrire à un nouveau titre pour un prix déterminé sur une période prédéfinie. Il s’agit d’une option pour celui qui détient le bon. En effet, il n’est pas obligé de mettre en œuvre son droit, il n’est pas obligé de souscrire aux actions futures. 

Le Code de Commerce dispose à l’article L.228-1 que les BSA sont des valeurs mobilières. Par conséquent se sont des titres financiers. Dès lors, les BSA ont le même régime juridique que les actions émises par les sociétés et  permettent d’accéder au capital. Toutefois, les BSA ne sont pas eux-mêmes des titres de capital. En effet, le bon en lui-même permet de souscrire ultérieurement au capital. 

Par conséquent les BSA se distinguent d’autres types d’options. 

La différence entre BSA  et les autres valeurs mobilières 

Les Bons de Souscription d’Actions sont comme les Obligations convertibles en Actions (OCA), les Obligations Remboursables en Actions (ORA) et les Obligations Échangeables en Actions (OEA), un stock option. Les détenteurs de ces valeurs mobilières peuvent souscrire au capital de la société émettrice.

Toutefois, la spécificité des BSA réside dans le fait que la souscription est optionnelle. 

Les Action à Bons de Souscription d’Action (ABSA) sont autonomes car elles ne sont pas attachées à une valeur mobilière. 

Les Obligations avec Bons de Souscription d’Actions (OBSA) sont des valeurs mobilières dont le bon est détachable dès l’émission. 

En revanche, les stocks options, BSPCE et autres actions gratuites ne sont pas des valeurs mobilières mais des promesses unilatérales de contrat.

Il faut toutefois bien identifier la différence entre BSA et BSA AIR

Pourquoi émettre des BSA ? 

La société émettrice de BSA permet d’obtenir des fonds sans création d’actions nouvelles dans l’immédiat.

La société reçoit le prix d’émission de l’action, les créanciers versent les fonds sur le compte de la société, et la société leur permet de souscrire à de futures actions à un prix prédéterminé, sur une période déterminée.

La société peut ainsi augmenter ses fonds propres sans voir une dilution ou une relution du capital. Les créanciers ne sont pas encore actionnaires. L’entreprise augmente ses liquidités sans avoir à augmenter immédiatement son capital. 

Quelle différence avec le droit préférentiel de souscription ?

Toute action émise par une société est accompagnée d’un droit préférentiel de souscription. Ce droit offre la possibilité à son détenteur de se voir proposer en priorité la souscription d’actions lors d’augmentation du capital.

La différence avec les BSA réside dans le fait que le DPS n’est pas conditionné en termes de prix et de durée de souscription. Le BSA est déterminé dans le temps et le prix de l’action future est fixé lors de l’émission du bon. Le DPS peut être supprimé par l’AGE lors de l’émission d’actions attachées à des BSA. 

Pourquoi acquérir des BSA ? 

Pour les créanciers, octroyer une somme d’argent à la société en échange d’un BSA et une stratégie spéculative. En effet, en accordant des fonds à la société, les créanciers estiment que cette dernière a le potentiel de croître et de gagner en valorisation. Les actions verront également leurs valeurs augmenter. Dès lors, ils pourront revendre et espérer une plus-value. 

Le bon est défini entre sa valeur et sa durée d’exercice. Plus la durée d’exercice est longue, plus la valeur augmentera car les chances de croissance sont plus élevées. 

Comment émettre des Bons de Souscription d’Actions ? 

Tout d’abord, toutes les sociétés par actions peuvent émettre des BSA. Ces dernières augmentent leur fonds propres par l’émission des BSA.

Ces derniers peuvent intervenir après une augmentation du capital social

L’AGE et l’augmentation du capital 

Comme pour une procédure d’augmentation du capital social, il faut convoquer une Assemblée Générale Extraordinaire (AGE) des actionnaires de la société. L’AGE doit être convoquée soit par le conseil d’administration, soit par le directoire qui fixent également l’ordre du jour.

L’AGE prendra sa décision après la lecture de deux rapports : 

  • Le rapport du Conseil d’Administration motivant la création des BSA ;
  • Le rapport du Commissaire aux comptes (s’il en existe un).

Si l’AGE estime que l’attribution de Bons de Souscription d’Actions est pertinente, ils procéderont à l’augmentation du capital. Lorsque le capital est augmenté, des actions nouvelles sont émises. Dès lors, le bon de souscription d’actions peut être attaché à l’action émise (ABSA).

L’AGE peut également émettre des BSA sans augmenter le capital. Pour ce faire, une délégation de pouvoir peut être délivrée pour émettre les BSA. La délégation doit cependant être précise et limitée. Celui qui la détient peut émettre des BSA en échange de fonds octroyé à la société. 

Il est également possible de constituer le capital de la société en création par l’émission de BSA. Les BSA seront émis après l’immatriculation de la société. 

En revanche, comme le dispose le droit des sociétés, le capital doit être entièrement libéré avant l’émission d’actions. 

Émission d’actions gratuites 

En outre, il est possible d’émettre des BSA lors de l’émission d’actions gratuites. En effet, il est possible d’émettre des actions gratuitement à destination des salariés et certains mandataires sociaux et également à destination des dirigeants fiscalement assimilés aux salariés. Les actions distribuées peuvent être accompagnées d’un BSA. 

Utilisation du bon par le souscripteur 

Les conditions d’exercice du bon sont déterminées par le contrat d’émission. En effet, le contrat d’émission détermine la durée d’exercice du bon et le prix de l’action future. 

Concrètement, lorsque la société va émettre de nouvelles actions à la suite d’une augmentation du capital, le détenteur du bon pourra acheter en priorité les actions à un prix déterminé. 

Bon à savoir : le contrat d’émission va disposer de la durée d’exercice des BSA, du prix d’exercice et des conditions de performance. 

Il est possible de céder son bon, dès lors la cotation des bons de souscription d’actions sera liée à la cotation des actions de la société. 

Quelle fiscalité pour les BSA?

Pour le souscripteur 

La fiscalité des BSA est avantageuse mais, il convient de bien faire attention aux types d’imposition. 

Pour les détenteurs de BSA, la cession de leur titres est soumise à l’impôt sur le revenu (IR). En effet, la plus value dégagée lors de la cession peut être soit :

  • Intégrée à la base fiscale du foyer et se voir appliquer le taux progressif de l’impôt sur le revenu ;
  • Détachée de la base fiscale du foyer pour être imposé au Prélèvement Forfaitaire Unique (le PFU), aussi appelé flat tax, à 30%. En effet, les BSA sont considérés comme des titres financiers, dès lors la flat tax peut être appliquée.

Que ce soit la cession du bon ou la cession des titres sous-jacents, le régime est identique. Le contribuable doit spécifier au service des impôts son choix de refuser ou non le PFU. 

Bon à savoir : il est recommandé de faire appel à un avocat fiscaliste pour étudier l’option la plus avantageuse.

Pour la société 

Pour la société qui émet les BSA, il n’y a pas de régime spécifique.

En revanche, il faut tout de même faire attention au prix des BSA. Dès lors, il est recommandé de faire appel à un avocat pour bien déterminer le prix de ces derniers. 

Mise en ligne : 5 juillet 2021

Rédacteur : Camille Dapvril, Diplômée de l’EDHEC Business School (cursus Droit des affaires) et de l’Université Catholique de Lille. Sous la direction de Maître Elias BOURRAN et Maître Amélie ROBINE, Avocats au Barreau de Paris et Docteurs en Droit.

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