Le recel successoral et de communauté
Qu’est-ce que le recel successoral ?
Le recel successoral est un délit civil. Il s’agit, selon la jurisprudence, pour une personne de détourner des biens, actifs et droits d’une succession par un héritier, au préjudice des autres héritiers. L’auteur rompt donc l’égalité du partage.
L’auteur peut avoir dissimulé l’existence d’un autre héritier, l’existence d’un bien, caché une donation ou un testament, ou encore écrit un faux testament au nom du défunt.
La peine pour ce type d’infraction peut être une privation des droits sur l’héritage recelé, devoir indemniser les victimes, payer des dommages et intérêts…
En matière de recel successoral, le délai de prescription est de 5 ans. En effet, selon l’article 2224 du Code civil, les actions personnelles ou mobilières ont une prescription après 5 années, à compter du jour où le titulaire d’un droit à connu, ou aurait dû connaître, les faits lui permettant d’exercer ce droit.
Comment prouver un recel de succession ?
Seul un héritier peut être auteur du recel successoral. Pour le justifier, les autres héritiers peuvent apporter toute preuves. Toutefois, en droit civil, la preuve doit obtenue de manière être loyale (à la différence du droit pénal, où il est possible de commettre une infraction pour rapporter la preuve d’une autre infraction…).
Pour l’élément matériel, il faut démontrer la soustraction ou dissimulation d’un bien, d’un testament ou d’un héritier. En parallèle, il faut prouver que la personne n’a pas simplement commis une maladresse ou un oubli, mais qu’elle a bien décidé de dissimuler un de ces éléments. Cela peut être démontré par un élément prouvant que l’auteur savait qu’un autre héritier existait (un mail par exemple).
Le recel de communauté
Le recel de communauté relève également du droit civil. Il s’agit pour un des époux, de priver l’autre époux de sa part de communauté, en dissimulant un bien ou sa valeur, ou une dette.
L’article 1477 du Code civil prévoit que celui qui commet cette infraction et qui prive l’autre époux d’effets, sera lui-même privé de ces effets. De plus, celui qui a caché l’existence d’une dette commune en sera responsable seul et définitivement.
La conséquence pour l’auteur des faits est :
- être privé de droit sur l’objet qu’il a dissimulé, et ce hors part ;
- si le bien a été détruit, ou la somme utilisée, l’auteur devra restituer la valeur à l’époux lésé.