Précisions relatives à l’enregistrement obligatoire et l’agrément optionnel
Sur la question du cumul
L’enregistrement obligatoire et l’agrément optionnel peuvent se cumuler pour les prestataires fournissant les services sur actifs numériques mentionnés aux 1° à 4° de l’article L. 54-10-2 du CMF.
Pour rappel, l’AMF rend obligatoire l’enregistrement des prestataires intervenant dans un ou plusieurs des domaines suivants :
- Service d’achat ou de vente d’actifs numériques contre des monnaies ayant un cours légal ;
- Service de conservation pour le compte de tiers d’actifs numériques ;
- Service d’échange d’actifs numériques contre d’autres actifs numériques pour le compte d’un tiers ;
- L’exploitation d’une plateforme de négociation d’actifs numériques.
Parallèlement, le prestataire pourra tout à fait demander un agrément s’agissant de ces services. L’intérêt d’un tel cumul est que l’enregistrement et l’agrément n’octroient pas les mêmes droits.
Bon à savoir : le fait de se prévaloir de la qualité de PSAN sans avoir préalablement obtenu un enregistrement ou un agrément est réprimé pénalement par les articles L. 572-23 et L. 572-26 du CMF. Les porteurs de projets ne sauraient donc se présenter à travers leur communication comme prestataire enregistré ou agréé au regard du simple fait qu’ils auraient démarré les diligences nécessaire à l’obtention de ce titre.
Sur les obligations spécifiques en matière d’enregistrement
La problématique du lieu d’établissement
Il n’est pas impératif d’être établi en France, sous quelque forme que ce soit (filiale, succursale, etc.) pour pouvoir s’y enregistrer. De même, nul besoin qu’un représentant du PSAN soit présent de manière permanente sur le sol français.
Peuvent ainsi demander l’enregistrement, sous réserve de prouver l’existence de cet établissement lors de leur demande, les PSAN établis dans :
- Un État membre de l’Union européenne, ou ;
- Un État partie à l’accord sur l’Espace économique européen.
S’agissant des pays tiers, ces derniers devront, à travers l’établissement d’une succursale ou d’une filiale, être établis :
- En France, ou ;
- Dans un État membre de l’Union européenne, ou ;
- Dans un État partie à l’accord sur l’Espace économique européen.
Bon à savoir : les prestataires sur actifs numériques enregistrés dans des États membres doivent s’enregistrer auprès de l’AMF dès lors qu’il fournissent des services sur actifs numériques en France, l’article 47 de la directive relative à la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme ne prévoyant pas de reconnaissance mutuelle. En revanche, un PSAN étranger n’est pas tenu de s’enregistrer en France lorsqu’il ne sollicite pas directement ou indirectement les clients résidant ou établis en France et que le service n’est pas rendu en France au regard de l’article 721-1-1 du Règlement Général de l’AMF (RGAMF).
La question de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (LCB-FT)
L’ordonnance n° 2020-1544 du 9 décembre 2020 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme applicable aux actifs numériques a renforcé les obligation qui incombent aux PSAN en prévoyant notamment l’obligation de mettre en place une organisation, des procédures et d’un dispositif de contrôle interne de nature à se conformer aux obligations relatives à la LCB-FT et au gel des avoirs.
Bon à savoir : l’AMF précise que les PSAN enregistrés sont soumis à ces obligations dans leur totalité et ne sauraient déroger à l’une d’elles, sans considération du type de service enregistré.
Sur les obligations spécifiques en matière d’agrément
La question du lieu d’établissement
Conformément à l’article L. 54-10-5 du CMF, le prestataire qui souhaite être agréé par l’AMF doit être établi en France. Il peut s’agir d’un établissement par le biais d’une filiale ou d’une succursale.
Le prestataire doit toutefois démontrer que l’établissement en France a une réelle fonction qui contribue à l’exercice de l’activité et qu’il ne constitue pas une simple adresse permettant de demander l’agrément. À cet effet, le prestataire doit fournir les garanties minimales suivantes :
- La direction effective de l’établissement français est localisée en France et consacre un temps minimal suffisant à l’exercice des activités de l’établissement en France ;
- Le ou les responsables des fonctions de contrôle (LCB-FT, gel des avoirs, gestion des risques, etc.) doivent consacrer un temps minimal au suivi de l’activité du PSAN en France ;
- Le ou les responsables des fonctions commerciales ou du support client doivent consacrer un temps minimal suffisant à l’activité du PSAN en France.
Bon à savoir : afin de déterminer le nombre de personnes requis pour exercer une prestation de service sur actifs numériques en France, l’AMF se reporte notamment au chiffre d’affaires réalisé par le PSAN en France et à l’étranger, au nombre de salariés, au risque de blanchiment de capitaux ou de financement du terrorisme, ou encore à la complexité des activités menées.