Due diligence : définition

Due diligence : définition juridique 

La participation dans une levée de fonds est une opération risquée pour l’investisseur. Pour réduire ce risque, sociétés et investisseurs procèdent à la due diligence. La définition de ce processus est issue du droit ango-saxon, importé en France par les investisseurs étrangers inquiets de leurs placements. 

En effet, sans certitude sur l’avenir de son placement, l’investisseur s’expose au risque que la santé économique de la société qu’il finance se dégrade. 

Dans ce cas la valeur de ses parts serait mécaniquement réduite, et c’est tout son investissement qui se trouverait déprécié par le marché. L’investisseur réaliserait une moins-valueSi la réalisation de ce risque est due à des chocs extérieurs comme les crises, la moins-value est naturellement imprévisible. 

Toutefois, il peut exister dans les comptes de la société des signes avant-coureurs d’un investissement risqué  : problèmes passés de solvabilité, faible couverture de l’endettement financier, actif peu liquide, fonds de roulement faible, etc. 

L’investisseur pourrait repérer ces signes, et se prévaloir de toute responsabilité dans sa mésaventure financière, s’il s’acquittait d’une due diligence. 

Vous souhaitez connaître la définition de la due diligence en droit français ? Cet article est fait pour vous. 

Avocats en droit des affaires, nous pouvons vous accompagner dans toutes vos démarches préalables à une levée de fonds. 

La due diligence : définition de la notion en droit commun 

Un adage du droit romain qui alimente encore notre droit est “que l’acheteur soit vigilant” (caveat emptor). Cet adage signifie que l’acheteur d’un bien, d’un service ou d’un droit doit apporter la preuve d’un défaut, d’une faute ou d’une fraude du vendeur s’il veut obtenir dédommagement. 

L’adage implique un ensemble de présomptions communément employées dans les relations marchandes : 

  • Tout objet de vente est réputé sans défaut tant qu’aucune imperfection n’a été démontrée ; 
  • L’acheteur, en personne raisonnable, est réputé devoir se méfier du vendeur.

 

La due diligence : définition d’un devoir de diligence dans les relations marchandes

Ces présomptions sont surtout utilisées en droit commun anglo-saxon. Sur la base de ces présomptions, la common law a développé la notion de due diligence. Une traduction de “due diligence” pourrait être “diligence raisonnable”. 

La diligence est une qualité d’attention et d’application dans l’exécution d’une tâche. C’est la qualité d’une personne qui exécute volontiers une demande. 

La due diligence désigne finalement dans les relations d’affaires la bonne disposition du vendeur à satisfaire la vigilance de l’acheteur.  

En droit civil français, la due diligence se retrouve notamment dans le devoir d’information de futurs partenaires qui négocient une transaction.

 

La due diligence est-elle une obligation ? 

Comme le devoir d’information, le manquement à la due diligence n’est pas strictement sanctionné dans les relations marchandes. La due diligence n’est pas à proprement parler une obligation, il s’agit plutôt d’une coutume commerciale devenue nécessaire dans la pratique. 

L’acheteur agit à ses risques et périls : il peut solliciter ou non la due diligence du vendeur. S’il ne la sollicite pas, il aura plus de mal à prouver la responsabilité du vendeur en cas de défaut ultérieur dans la vente.

La due diligence : définition du processus en droit des affaires  

La due diligence trouve une application particulière en droit des affaires. En réalité, étant données les sommes engagées, la due diligence se retrouve presque exclusivement dans le monde des affaires. 

 

La due diligence : définition d’un devoir de coopération avec les futurs investisseurs

En droit des affaires, la due diligence désigne le devoir de coopération de la société vis-à-vis de l’investisseur qui s’apprête à la financer. Au moment de la levée de fonds, la société est réputée avoir une bonne santé financière

Par précaution, l’investisseur fait les recherches nécessaires afin de s’assurer de la viabilité de l’activité de l’entrepriseLa société doit être diligente à son égard. On dit que la société fait sa due diligence. 

Bon à savoir : en contrepartie, les établissements de crédit sont tenus à une obligation de vigilance vis-à-vis des investisseurs. Ils doivent vérifier la provenance des fonds qu’ils apportent à la société. 

Toutefois, en France, cette diligence n’est pas obligatoire pour la société. Elle est simplement un gage de sa bonne foi devant l’investisseur. 

Du reste, en pratique, il est improbable qu’un investisseur accepte d’apporter ses fonds sans éprouver la due diligence de la société.  

 

La due diligence : définition d’un processus d’audit préventif habituel 

C’est pourquoi, en droit des affaires, la due diligence se définit davantage comme un processus préventif habituel d’audit de la société que comme un devoir de diligence de sa part. C’est un préalable à la lettre d’intention (term sheet), devenu nécessaire. En pratique, l’investisseur ne fera pas sa due diligence lui-même, mais missionnera un cabinet d’audit pour la mener à bien. 

Pendant une durée d’environ huit semaines, les auditeurs et les représentants de la société vont échanger afin que l’investisseur se fasse une idée précise de la situation de la société. 

La due diligence de l’investisseur porte sur les aspects :

  • Comptables et financiers de l’activité : c’est la partie financière de la due diligence. La définition du processus de due diligence s’arrête souvent à cet audit financier.
  • Technologiques, commerciaux, sociaux ou environnementaux de l’activité : c’est la partie stratégique de la due diligence. La définition du processus de due diligence est de plus en plus élargie à cet audit stratégique.

L’avocat de la société se charge de mettre à disposition des auditeurs les documents nécessaires (comptes, effectifs de personnel, etc.) dans une “data room”, et de les protéger. 

 

La société peut-elle cacher des éléments aux auditeurs pendant la due diligence

La définition de la due diligence renvoie à un devoir de diligence raisonnable de la société. La société pendant la due diligence ne fait que répondre aux demandes des auditeurs. Il ne pèse pas nécessairement sur la société un devoir de tout dévoiler à l’investisseur. 

Celui-ci accepte de prendre un risque, et toute information qu’il n’a pas est due à un manque de vigilance de sa part. 

Toutefois, il n’est jamais conseillé à la société d’omettre certaines informations au cours de l’audit. En effet, si un élément non révélé pendant l’audit peut compromettre l’activité de la société à l’avenir, l’investisseur pourrait tenter de dénoncer une intention dolosive chez la société. 

Bon à savoir : le dol est un des trois vices du consentement en droit français. Il désigne l’intention d’une partie de tromper son partenaire afin de déterminer son consentement. 

S’il se trouvait qu’en la personne de l’investisseur, le consentement d’un associé était vicié, celui-ci pourrait demander la nullité de l’opération de levée.

Mise en ligne : 1er juillet 2021

Rédaction : Charles DELIE, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Sous la direction de Maître Élias BOURRAN, Avocat au Barreau de Paris et Docteur en droit. 

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