Trafic d'organe : comprendre l'essentiel

Trafic d’organe : que faut-il savoir ?

Le trafic d’organe est une problématique mondiale qui touche de nombreux pays.

En effet, des patients en attente d’une greffe d’organe peuvent être tentés d’avoir recours à un marché illégal d’organe. 

En France, la vente d’organe est interdite et le don d’organe est très réglementé.

À cet effet, le trafic d’organe fait l’objet d’une lutte internationale par les autorités gouvernementales et non gouvernementales. 

Si vous êtes victime d’un enlèvement pour trafic d’organe ou si vous souhaitez dénoncer un trafic d’organe, il est indispensable de suivre les procédures adéquates. 

Vous souhaitez dénoncer un trafic d’organe ? Cet article est pour vous.

Avocats en droit de la santé, nous pouvons vous accompagner dans vos projets en matière de santé.

Qu’est-ce que le trafic d’organe ?

Le trafic d’organe se définit comme le commerce illégal d’un élément du corps humain. 

En effet, en raison de l’importante demande d’organes des patients d’une part, et des quantités réduites d’organes disponibles d’autre part, des marchés noirs et des réseaux illégaux se sont mis en place à travers le monde. 

De fait, ces réseaux proposent aux patients dans le besoin d’un organe d’acheter un organe plutôt que d’attendre de se voir éventuellement attribuer une greffe d’organe.

Les listes d’attente d’un don d’organe sont parfois longues et incertaines, incitant les patients à recourir à des réseaux illégaux. 

Que dit la loi en matière de trafic d’organe ?

Seul le don d’organe est autorisé par la loi.

En conséquence, le trafic d’organe fait l’objet de diverses dispositions qui organisent la lutte contre le trafic d’organe. 

 

Quelle est la réglementation française en matière de don d’organe ?

En France, le don d’organe est autorisé et réglementé depuis la loi Caillavet du 22 décembre 1976.

Cette loi a notamment posé le principe selon lequel chaque individu est présumé donneur. Cette disposition concerne les dons d’organe post-mortem, c’est-à-dire au décès de la personne. 

En conséquence, toute personne qui ne souhaite pas faire don de ses organes doit s’inscrire au registre national des refus, géré par l’Agence de biomédecine.

Ce refus peut également être exprimé par écrit ou par oral à vos proches. 

Il est possible de faire un don d’organe de son vivant à l’un de vos proches, à condition qu’il appartienne à votre cercle familial proche ou qu’il ait un lien affectif « étroit et stable » depuis au moins deux ans avec vous. 

Le don d’organe se fait toujours à titre gratuit. En effet, le corps humain fait l’objet du principe d’indisponibilité.

En d’autres termes, le corps humain ne peut pas faire l’objet d’un contrat ou d’une convention.

 

Quelle est la réglementation française en matière de trafic d’organe ?

Le trafic d’organe en France est condamné, puisque la vente d’organe est strictement interdite par la loi française, en particulier l’article 16-6 du Code Civil qui dispose qu’ « Aucune rémunération ne peut être allouée à celui qui se prête à une expérimentation sur sa personne, au prélèvement d’éléments de son corps ou à la collecte de produits de celui-ci ». 

Le prélèvement non consenti d’organe humain est puni par l’article 511-3 du Code pénal de sept ans d’emprisonnement et de 100 000 € d’amende.

Enfin, le trafic d’organe en France concerne plutôt le recours à l’importation d’organe, puni par l’article 511-8-2 du Code pénal de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 € d’amende

 

Quelle est la réglementation internationale en matière de trafic d’organe ?

Par ailleurs, le trafic d’organe est aussi condamné par le droit international, en particulier par l’OMS, les Nations Unies, et diverses conventions internationales.

Toutefois, ces textes ne sont pas d’application directe, il faut donc se référer à leur transposition en droit national. 

Il existe des réglementations européennes en matière de trafic d’organe. Ainsi, l’Union Européenne tout comme le Conseil de l’Europe prohibent la vente et le trafic d’organes. 

Comment dénoncer un trafic d’organe ?

Si vous estimez avoir été victime d’un trafic d’organe, il est fondamental de porter plainte. Enfin, plusieurs solutions sont actuellement mises en place pour lutter contre le trafic d’organe. 

 

Vous êtes victime d’un trafic d’organe, comment porter plainte ?

De nombreuses affaires de trafic d’organe et en particulier d’enlèvement d’organe existent.

Si vous êtes victime d’une telle situation, autrement dit si vous faites l’objet d’un don d’organe non consenti ou si vous avez connaissance d’un trafic d’organe que vous souhaitez dénoncer, il est d’abord indispensable de porter plainte

Des poursuites seront alors engagées par les autorités compétentes.

Il est indispensable dans cette situation de vous entourer de professionnels compétents qui vous accompagneront et vous conseilleront dans votre démarche. 

 

Quelles sont les solutions actuelles pour la lutte contre le trafic d’organe ?

Actuellement, au niveau européen comme au niveau international, plusieurs commissions sont mises en place pour lutter contre le trafic d’organe.

Ainsi, le Comité d’experts sur le Trafic d’Organe a élaboré une Convention du Conseil de l’Europe contre le trafic d’organes humains entrée en vigueur le 1er mars 2018. 

Cette convention permet notamment une compétence extraterritoriale des tribunaux nationaux en matière de trafic d’organes.

En d’autres termes, les Etats pourront engager des poursuites à l’encontre des auteurs de trafic d’organe sans plainte préalable de la victime ou de dénonciation par l’Etat où l’infraction a été commise. 

Mise en ligne : 16 juin 2021

Rédacteur : Mélodie André, Master 1 Droit international à l’Université Paris 2 Panthéon Assas. Sous la direction de Maître Amélie Robine, Avocate au Barreau de Paris et Docteur en Droit. 

Vous avez besoin de conseils ?